Les enseignants du collège de Valréas, classé en Réseau d'éducation prioritaire (REP), dénoncent leurs conditions de travail et réclament plus de moyens. Pour se faire entendre, ils entendaient occuper l'établissement.
La colère gronde du côté des enseignants du collège Vallis Aeria de Valréas et le malaise ne date pas d'hier.
Depuis le mois de février, enseignants et parents d'élèves se mobilisent pour dénoncer le manque de moyens accordés à l'établissement pour la rentrée prochaine.
Selon les professeurs du collège, la nouvelle répartition des moyens alloués par l'Inspection académique ne permettrait plus d'assurer le travail en demi-groupe, notamment en maths et histoire-géo, des matières pourtant présentes au brevet des collèges.
Autre point de discorde, la suppression l'an dernier de la classe de 6ème Segpa qui accueille des élèves en grande difficulté scolaire, regroupés cette année dans une classe à double niveau 6ème/5ème.
Le corps enseignant persiste et signe, les choix du rectorat se feraient au détriment des élèves les plus fragiles nécessitant des besoins pédagogiques spécifiques.
Une logique comptable au détriment des élèves
Parents et enseignants de ce collège vauclusien, classé en REP, dénoncent cette logique de chiffres qui va à l'encontre du bien-être éducatif des élèves.
Pour faire entendre leur voix, ils ont décidé d'occuper dès ce soir leur établissement pour une durée indéterminée. Ils étaient prêts à y passer la nuit mais cette occupation est pour l'heure compromise.
Une nouvelle de dernière minute est venue ébranler leur mouvement de protestation : l'inspection académique les menace de porter plainte individuellement s'ils maintiennent l'occupation de l'établissement.
"On va devoir en discuter ce soir pour décider ensemble de la suite à donner à nos actions. On a été assez choqués par cette nouvelle mais on reste déterminés", explique Perrine Pierrat, enseignante en éducation musicale.
"Si nous avons décidé d'occuper l'établissement cette nuit, c'est pour nos élèves. L'an prochain, on va avoir des suppressions de demi-groupes alors que nous sommes classés en Réseau d'éducation prioritaire. De plus, nous sortons d'une longue et lourde crise sanitaire donc on ne peut pas continuer avec le peu de moyens qui nous sont accordés. Nous voulons seulement des moyens à hauteur des besoins des élèves", martèle l'enseignante en musique.
Le conseil d'administration doit se réunir ce jeudi 30 juin.