Vanessa a poussé la porte de l'association Rheso à Carpentras en 2017. Victime de violences conjugales, la jeune femme a trouvé l'énergie de quitter un homme qui quand "Il était saoul, [la] faisait dormir dehors, lui retirait "clés et portable" pour l'isoler. Témoignage.
Vanessa pousse la porte de l'association Rheso en 2017 exténuée. "Quand je suis arrivée, je n'avais pas grand-chose, j'avais ma petite fille de 19 mois et c'est tout, pas d'argent, pas de maison".
La jeune femme originaire de Moselle a dû abandonner le domicile conjugal pour se réfugier chez ses parents dans le Vaucluse. Les menaces qui pesaient sur sa fille, l'ont poussée à quitter son ex-mari.
"J'étais vraiment enfermée dans un donjon, j'étais un meuble, il disait toujours que j'étais son paillasson."
Comme pour Vanessa, l'association Rheso a tendu la main à 410 femmes en 2018. L'organisme accueille et favorise l'insertion des personnes traversant une période difficile, dans tous les domaines, comme lorsque un homme empêche sa compagne d'être indépendante.
"Quand il était saoul, il me faisait dormir dehors, il me retirait mes clés, mon portable pour ne pas que j'appelle à l'aide. A la maison, c'était un tyran, il essayait de m'isoler par tous les moyens."
703 femmes ont porté plainte en 2017 en Vaucluse pour des violences conjugales. Un chiffre en augmentation en 2018, selon le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).
Au niveau national, les plaintes pour viols ont ainsi augmenté de près de 17% et celles pour agressions sexuelles ont bondi d'environ 20%, dans un "contexte de libération de la parole et de prise de conscience collective des violences faites aux femmes né de l'affaire Weinstein qui a éclaté en octobre 2017 et du mouvement #MeToo qui s'en est suivi".
Des chiffres à relativiser selon Eric Florentino, de l'association "SOS Femmes 13", référent auprès du parquet de Marseille. "Il faut être prudent sur les chiffres, il y a 95.000 agressions sexuelles par an en France, il y a seulement une femme sur 10 qui dépose plainte. C'est uniquement ces 10% qui ont augmenté de 20%".
"9 femmes sur 10 connaissent leur agresseur. 47% citent leur conjoint ou ex-conjoint,ce qui pose problème aussi au moment de la révélation", explique Eric Florentino. "Il va y avoir un impact social dans la famille, dans l'entourage professionnel, amical, personnel, la révélation est rendue d'autant plus difficile aussi pour ça."