Venise, le déclin de la tradition des gondoliers

Chaque année 30 nouvelles gondoles sont construites à Venise. Elles sont fabriquées dans des « squeri », des chantiers navals. Pourtant, leur nombre ne cesse de décroître. L'urgence est de préserver ce patrimoine, cette tradition vénitienne.

 

 

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Pénétrer en gondole dans le cœur de Venise, c’est prendre le pouls de la ville, et remonter le temps à travers les canaux étroits de la cité des Doges, bâtie sur l’eau il y a 1.600 ans. Pour les gondoliers, c’est un travail, mais aussi et surtout un plaisir, lié directement à l’histoire de cette ville connue dans le monde entier.

Aujourd’hui, ils sont encore 400 gondoliers à Venise. Chaque jour, ils se faufilent sous les innombrables ponts de la ville et sillonnent les canaux.

Pour Giampaolo d’Este, gondolier au Rialto, « nous allons là où les bateaux à moteurs ne passent pas. Les gondoles permettent de découvrir des endroits typiques et un peu secrets ! »

La « Voga », c'est la tradition de la rame qui est ancrée dans la vie des habitants de Venise depuis la création de la ville.

Ils sont à présent moins de 5 dans le monde à être capables de construire des gondoles .

« Il est très difficile de fabriquer une gondole car c’est le seul bateau au monde qui est asymétrique mais cette forme lui donne des facilités incroyables pour manœuvrer ».

Roberto Dei Rossi , constructeur de gondoles

Le savoir-faire vénitien

Il ne reste plus que 5 chantiers pour la construction des gondoles à Venise. Chaque gondole est une pièce unique qui fédère plusieurs corps de métiers. 40 heures de travail sont notamment nécessaires pour peindre l’intégralité d’une gondole. Pour les gondoliers, c’est un aboutissement et une victoire pour la sauvegarde de ce patrimoine.

Au 18e siècle, la Sérénissime comptait près de 15.000 gondoles ; il n’en reste que 500 aujourd’hui.

Le chantier CASAL AI SERVI était le plus important de Venise au 18e siècle. On y construisait jusqu’à 16 gondoles en même temps. Aujourd’hui, c’est le siège de l’association Arzana, qui œuvre pour la sauvegarde de la tradition et abrite aussi un musée.

Son président, Giorgio Suppiej, souligne que la gondole « a résisté car elle a toujours une fonction économique. Tant qu’il y aura des touristes qui voudront découvrir Venise sur l’eau comme il se doit, il y aura des gondoles. »

La transmission du patrimoine

Les gondoliers espèrent que les gondoles vont continuer à traverser le temps et ne disparaîtront pas comme les autres embarcations en bois, celles des pêcheurs ou des maraîchers d’autrefois.

Fort heureusement, les défenseurs de ce patrimoine d’exception peuvent compter sur les jeunes qui se forment aujourd’hui pour être les gondoliers de demain.

Voir le reportage diffusé dans Mediterraneo

 

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