Le Sidaction débute ce vendredi avec un mot d'ordre : "n'oublions pas que le sida est toujours là". L'association alerte sur la banalisation du virus et le manque d'information auprès des jeunes. Comment s'organise la prévention en milieu scolaire ? Est-elle efficace ? 

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Un jeune sur quatre s'estime mal informé sur le virus du sida, soit deux fois plus qu'en 2009. Ce sondage Ifop-Bilendi a été réalisé en ligne, fin février, auprès d'un échantillon représentatif de 1000 personnes. Il met également en évidence que 23% des 15-24 ans pensent qu'il existe un médicament pour guérir le sida.


Un pourcentage qui n'étonne par les associations qui militent contre la propagation de la maladie en région. Dans le Rhône, par exemple, l'Association de Lutte contre le Sida, créée en 1985 à Lyon, a fait pendant des années de la prévention en milieu scolaire. Mais depuis près de cinq ans, elle ne se rend plus dans les écoles. 

L'Etat a choisi que l'on ne s'adresse plus à l'ensemble des jeunes, mais à ceux qui sont en difficulté. Nous n'intervenons plus en milieu ordinaire, dans les collèges ou lycées généraux. Donc la prévention en milieu scolaire est confiée à l'Education nationale. Alexandre Chevalier, coordinateur des actions de prévention de l'Association de Lutte contre le Sida (ALS)

L'Education nationale mise en cause 

Un rôle que l'école ne remplirait pas pleinement. Toujours selon le sondage Ifop-Bilendi, 73 % des jeunes interrogés trouvent que l'Education nationale ne les informent pas assez, soit une hausse de 10 points par rapport à l'année dernière. Dans les collèges et les lycées, seuls trois cours d'éducation sexuelle sont prévus dans l'année. 

Le sujet du VIH est abordé dans les cours de biologie en 4e. Un âge où les adolescents ne sont encore pas trop préoccupés par cette question là. Donc ils ont tendance à oublier cette information, à passer à côté. Alexandre Chevalier, coordinateur des actions de prévention de l'Association de Lutte contre le Sida (ALS)

Un sujet tabou

D'autre part, ces cours n'ont pas toujours lieu comme l'explique Florence Thune, directrice générale de Sidaction, sur le site de l'association. "Ce n’est pas toujours respecté" car la sexualité des adolescents restent un sujet tabou dans certains établissements scolaires, souvent sous la pression des parents.

Cela est une des raisons pour lesquelles les jeunes oublient que le VIH est toujours présent et qu’ils prennent des risques.Florence Thune, directrice générale de Sidaction. 

Des risques comme celui de ne pas se protéger lors d'un rapport sexuel. La moitié des 15-17 ans interrogée par Ifop-Bilendi déclare ne pas avoir utilisé de préservatif parce qu'ils n’en avaient pas à disposition. 


C'est vrai qu'il n'y a plus eu de campagnes grand public autour de l'usage du préservatif . Ca fait des années qu'on n'a pas vu de spots publicitaires à la télé. Dans les années 90, il y avait des campagnes régulières et ça portait ses fruits. Alexandre Chevalier, coordinateur des actions de prévention de l'Association de Lutte contre le Sida (ALS)
 

"Même pas peur" 

Autre problème, la maladie ne fait plus peur car les traitements par trithérapie ont nettement progressé. Aujourd'hui, on peut rendre le virus indétectable et empêcher sa transmission. Alors beaucoup de jeunes s'imaginent à l'abri de l'épidémie. Et pourtant, selon les derniers chiffres officiels, 6400 personnes ont découvert
leur séropositivité en France en 2017. Un nombre qui ne baisse plus depuis plusieurs années.

 

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