Un promeneur victime d'un accident de chasse : « Cela aurait pu être pire pour moi »

C'est alors qu'il se promenait dans les bois avec sa fille qu'un homme de 69 ans a été victime d'un accident de chasse à Beauzac, en Haute-Loire, dimanche 6 février. Il a été touché par des plombs au bras et au dos. Une enquête est ouverte.

« Cela aurait pu être pire pour moi » voilà comment Marcel résume l’accident de chasse dont il a été victime. Dimanche 6 février, en fin de matinée, cet homme de 69 ans se promenait avec sa fille. Il se trouvait dans les bois de la Frétisse de Beauzac, au nord-est du Puy-en-Velay, lorsqu’il a été touché par un tir de chasseur. Pris en charge par les secours, il a été transporté à l’hôpital de Firminy dans la Loire. Il en est ressorti dimanche dans la soirée : « Ca ne va pas trop mal. Je suis sous traitement. J’ai été touché par 12 plombs. J’ai des impacts sur l’avant-bras, dans le dos, sur l’omoplate, et au-dessus du coude ». Le retraité raconte comment il a vécu la scène : « Je possède des parcelles. Je voulais en montrer une à ma fille. On a quitté le chemin, j’étais encore sur ma parcelle et j’ai entendu un coup de fusil. J’ai senti qu’on m’avait tiré dessus. Je n’avais pas vu le chasseur, je n’avais rien vu. Je n’ai pas entendu aboyer les chiens. Je ne savais pas qu’il y avait une battue ce jour-là. Ma fille a eu plus peur que moi. Elle n’en a pas dormi de la nuit ».

"Ce n’est pas le premier accident et ce ne sera pas le dernier"

Il ajoute : « Habituellement, quand je me promène, je fais attention aux chasseurs. Je ne prends pas de risques. Je n’en veux pas au chasseur. Je ne chasse pas mais cela aurait pu m’arriver aussi. Ce n’est pas le premier accident et ce ne sera pas le dernier. Cela aurait pu être pire pour moi ». Le retraité dit hésiter encore à porter plainte.
 

Le chasseur placé en garde à vue

Dès dimanche, le chasseur soupçonné d'avoir blessé le sexagénaire a été placé en garde à vue. Une enquête est en cours et doit faire la lumière sur les circonstances exactes de l’accident. Elle a été confiée à la communauté de brigades de Bas-Monistrol. Jean-Pierre Moncher, maire (SE) de Beauzac, explique : « Ni le chasseur ni le promeneur ne s’étaient vus et ne s’étaient rendu compte qu’il y avait quelqu’un à proximité. L’accident a eu lieu au cours d’une battue. Le chasseur poursuivait un chevreuil qui était blessé. Il a vu le chevreuil, il a visé. Dans l’alignement, derrière, il y avait le promeneur ».

"Ce n’est vraiment pas de chance"

Il insiste : « On peut heureusement se promener en toute sécurité sur la commune. C’est vraiment un concours de circonstances qui a fait que le chasseur, le chevreuil et le promeneur étaient alignés. Ce n’est vraiment pas de chance. La probabilité était vraiment infime. La battue avait été signalée mais je ne sais pas si le promeneur avait vu le signalement. On a eu de la chance que le promeneur soit seulement légèrement blessé. Cela aurait pu être dramatique ».

" La cohabitation entre promeneurs et chasseurs n’est pas toujours facile"

Christian Cheynard, président de l’association de Beauzac Les marcheurs, indique : « Quand on marche, je pense que notre sécurité n’est pas toujours assurée. Si l’on sait qu’il y a une battue, on essaie d’éviter le coin. Dans un autre secteur que Beauzac, il m’est déjà arrivé de me retrouver près de chasseurs, j’avais eu plus ou moins peur. Les chasseurs nous avaient dit de faire attention et je leur avais dit que c’était plutôt à eux de faire attention. La cohabitation entre promeneurs et chasseurs n’est pas toujours facile. On essaie de faire avec ».
Dimanche, dans la soirée, la garde à vue du chasseur a été levée. Selon les gendarmes, il devrait être poursuivi pour blessures involontaires. Contacté, le président de l’Association communale de chasse agréée de Beauzac n’a pas souhaité répondre à nos questions.

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