Le 13 décembre dernier, des agents de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) ont perquisitionné le domicile de Yannick Rousselet. Selon le chargé de campagne nucélaire de Greenpeace, tout son matériel informatique a été saisi.
Les faits remontent au mardi 13 décembre. Mais c'est seulement ce lundi, près d'une semaine plus tard, qu'ils sont révélés. Yannick Rousselet, militant manchois de Greenpeace et chargé de campagne nucléaire de l'association dans l'une des régions les plus nucléarisées de France, a reçu au petit matin à son domicile cherbourgeois la visite d'agents de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI). Tout son matériel informatique a alors été saisi, comme il l'annonce sur Twitter ce lundi.
#Greenpeace -Ordinateurs,téléphones,clés USB,SD,la #DGSI m'a tout pris. Prétexte: "secret défense". #nucléaire et transparence incompatible
— Rousselet Yannick (@plutonyck) 19 décembre 2016
Cette perquisition aurait été ordonnée par le Procureur de la République de Paris. Motif invoqué: "compromission du secret de la Défense Nationale". Yannick Rousselet a également reçu une convocation à une garde à vue pour interrogatoire en janvier prochain.
"Je détiendrais des secrets de la Défense et on m'accuserait de les avoir publier. Simplement, je ne suis pas assermenté et je ne possède pas de secret de la Défense et il va falloir qu'on comprenne ce qui nous est reproché aujourd'hui. Ce n'est pas clair", a expliqué ce lundi après-midi Yannick Rousselet à une de nos équipes. Néanmoins, le militant de Greenpeace pense que c'est "l'information autour des transports nucléaires" qui pourrait être à l'origine de cette procédure.
Reportage de Sylvain Rouil et Suzana Nevenkic
Dans un communiqué, Greenpeace dénonce une situation "extrêmement floue" et l'abus de l'usage du secret défense, "tout le temps évoqué pour cacher la vérité ou pour contrer les opposants" dans le domaine du nucléaire. L'association rappelle également que "Yannick Rousselet est non seulement chargé de campagne pour Greenpeace France mais également membre nommé par le Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie au Haut Comité pour la Transparence et l’information sur la sécurité nucléaire et membre de plusieurs Commissions locales d’information".
De son côté, l'ACRO, l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'ouest, condamne "fermement" la perquisition du domicile de Yannick Rousselet et s'insurge contre "une mesure d'intimidation inacceptable qui vise à museler les lanceurs d'alerte".