Des élèves ont refusé de participer aux minutes de silence organisées dans les collèges et lycées. Cela a provoqué quelques incidents sur l'île comme ailleurs. Le recteur d'Académie de Corse plaide pour un renforcement de l'enseignement des faits religieux. Mardi aura lieu une réunion à Paris.
Dans les collèges et lycées de corse, quatre incidents ont émaillé les minutes de silence jeudi dernier. Des élèves de religion musulmane disaient se sentir blessés par les caricatures de charlie hebdo. Les incidents ont été réglés par le dialogue. Le recteur de Corse se mobilise. A la réunion prévue au ministère demain, Michel Barat plaidera pour un renforcement de l'enseignement des faits religieux. Inscrit dans les textes depuis 10 ans cet enseignement peine à être pratiqué. Les adolescents font face un peu seuls à des différences culturelles complexes.
Ayadi et Kahlaoui ont souvent fait l'objet de comportements racistes en référence à leur religion. Eux n'ont pas exprimé de gène par rapport aux caricatures. Une meilleure connaissance des faits religieux pourrait-elle améliorer les choses ? Les avis sont partagés parmi les collègiens.
Réservé pour l'instant au professeur d'histoire et d'éducation civique, cet enseignement rentrera bientôt dans le socle commun. Un changement qui va affecter tous les professeurs et le souci est parfois réel.
La question de l'enseignement des faits religieux dans l'école laïque a été posé par Régis Debray au lendemain de l'attentat du 11 septembre 2001. 13 ans et quelques attentats plus tard, la réflexion et l'action sont à relancer
Ecoutez Michel BARAT, recteur de l'académie de Corse, Baptiste, collégien de 3e, Ayadi, et Kahlaoui, collégiens de 5e et Gregory Gambarelli, professeur de langue et culture italienne dans ce reportage de Florence Antomarchi, Jacques-Paul Stefani, Vanessa Alfonsi.
Sur le web, depuis ce jour tragique des assassinats à Charlie Hebdo, de nombreux articles sont publiés témoignant de la difficulté des enseignants de parler de l'événement. Comme ici dans cet article de Slate.
Parler avec des enfants qui défendent des terroristes est une expérience très violente. Honnêtement, je ne sais pas comment je m’en sortirais. Vous non plus. Mais nous n'avons pas à y faire face quand nous ne sommes pas profs.
ou sur ce blog d'un syndicat de l'éducation nationale, réflexion intitulée "la deuxième mort de Charlie Hebdo" :
Inutile de se cacher derrière son petit doigt et de continuer à chanter que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes scolaires possibles, il y a dans nos établissements un vrai problème d’éducation à la laïcité.