Le président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, a réaffirmé jeudi à Ajaccio la volonté de la nouvelle majorité nationaliste de mettre en oeuvre des réformes votées ces dernières années par la Corse, en dépit des "blocages" imposés par le gouvernement.

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"Nous ne cesserons jamais de porter le message pour lequel nous avons été élus, jusqu'à la concrétisation de la volonté populaire. Parce que cela s'appelle simplement la démocratie. Nous ferons ce que nous avons dit", a déclaré Jean-Guy Talamoni, à l'ouverture de la deuxième session de l'Assemblée depuis la victoire nationaliste aux élections territoriales de décembre dernier.

Après ses entretiens avec le Premier ministre Manuel Valls, et le président de l'exécutif de la Collectivité territoriale (CTC), Gilles Simeoni, le 18 janvier à Paris, il a déploré que "au-delà de ce qui peut être considéré comme un début de dialogue, plusieurs blocages demeurent sur des questions essentielles". 

Jean-Guy Talamoni a cité, dans son allocution en langue corse, l'inscription de l'île dans la constitution pour lui accorder une plus grande décentralisation, l'adoption d'un statut de résident pour limiter la spéculation touristique, le transfert de la fiscalité d'Etat à la CTC, la "co-officialité" de la langue corse en plus de la langue française, la mise en oeuvre d'un plan d'aménagement et l'amnistie pour les prisonniers "politiques", un statut que Paris ne reconnaît pas.

Manuel Valls a opposé des fins de non-recevoir à toutes ces réformes déjà votées à la majorité de l'assemblée de Corse, avant les élections de 2015.

Qualifiant cette position d'"inacceptable dans l'Europe d'aujourd'hui, comme dans celle de demain", Jean-Guy Talamoni a ajouté: "Nous recommencerons à porter haut la parole de notre peuple. Nous avons été élus pour cela et nous n'y manquerons pas.

Faisant référence à un schéma de redécoupage territorial dans l'île bouleversant la carte actuelle des intercommunalités, il a dénoncé "cette volonté administrative, un peu folle, d'imposer aux populations et aux territoires une intercommunalité qui n'a aucun sens d'un point de vue géographique, historique et humain".

"Les acteurs de terrain ne connaissent-ils pas mieux que des préfets la réalité de nos lieux de vie et des gens qui les habitent?", a demandé le président de l'Assemblée de Corse. 

Sur cette question, comme sur celle des prisonniers, il a espéré que "le Premier ministre de la France (...) prenne enfin des décisions empreintes de bon sens". 

Le 18 janvier, Jean-Guy Talamoni ainsi que le président du Conseil exécutif corse Gilles Simeoni avaient été reçus par Manuel Valls et avaient acté leurs désaccords, en décidant toutefois de créer trois groupes de travail devant marquer "l'ouverture d'un dialogue".

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