La Nantaise Julie Dachez a été diagnostiquée autiste Asperger à l'âge de 27 ans. Depuis, elle use de tous les moyens pour expliquer ce qu'est l'autisme et en combattre les préjugés. Avec Mademoiselle Caroline, elle vient de publier une bande dessinée sur son expérience...
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Cheveux longs bruns, pantalon noir, doudoune, plutôt mignonne, plutôt classique... Rien ne distingue des autres personnages la jeune femme figurant sur le premier plan du dessin de couverture. Rien si ce n'est peut-être ses baskets rouges. Un détail. Ce qui la distingue vraiment n'est en fait ni vestimentaire, ni physique. C'est une différence invisible. Mais une différence concrète qui fait que sa vie n'a rien à voir avec celle de la plupart des gens. Marguerite - c'est le nom de la jeune femme - est autiste Asperger.
"Elle aime les animaux, les journées ensoleillées, le chocolat, la cuisine végétarienne, son petit chien et le ronronnement de ses chats", nous dit la narratrice en ouverture du récit. Marguerite est, ou du moins essaie d'être, comme tout le monde. Elle a bien quelques manies comme marcher dans la rue à toute vitesse et la tête baissée, emprunter toujours le même itinéraire, faire toujours les mêmes étapes chez les mêmes commerçants. Elle ne supporte pas l'imprévu, le bruit, les soirées entre amis, elle ne comprend pas le second degré, elle ne sait pas mentir et ne cherche pas à avoir de vie sociale. Mais Marguerite a fait des études, elle a aujourd'hui un travail et vit en couple. De quoi donner l'illusion d'une vie normale.
Faire semblant ! C'est justement ce que Marguerite fait depuis sa plus tendre jeunesse. Faire semblant pour être comme tout le monde, rentrer dans le moule, se conformer. Faire semblant au point d'en perdre son identité. Elle s'inquiète, s'interroge, voit bien qu'elle est différente, décalée, mais continue à faire comme si. Jusqu'à ce qu'elle soit diagnostiquée autiste Asperger. Elle a 27 ans. Une autre vie commence...
Dans la vraie vie, Marguerite s'appelle Julie Dachez. "La Différence invisible" est son histoire. "J’ai spontanément pris le parti de raconter mon histoire à la 3e personne...", nous confie Julie Dachez, "et en utilisant mon deuxième prénom, Marguerite. Je crois que c’était certainement pour moi une façon d’adopter une sorte de « méta-position » me permettant de prendre du recul pour mieux me raconter".
Le récit nous permet de suivre la jeune femme dans son quotidien sur plusieurs mois, voire plusieurs années, avant, pendant et après le diagnostic. Elle partage avec nous son quotidien, ses émotions, ses doutes, ses errances, ses difficultés ou ses maladresses. Et on comprend dès lors comment ce diagnostic justement a pu être pour elle un soulagement, une libération. On la voit sauter de bonheur, hurler de joie.
"Après 10 ans d’errance, ce diagnostic m’a libérée car il est venu poser un mot sur ma différence. Il était absolument essentiel pour me permettre d’apprendre à respecter mes limites tout en me focalisant sur mes points forts". La vie de Marguerite/Julie change en même temps que l'atmosphère graphique du récit.
Avec le diagnostic reviennent les couleurs de la vie, reléguant aux oubliettes l'atmosphère sombre des premières pages, des questionnements.
C'est Mademoiselle Caroline, a qui on doit notamment le magnifique album "Chute libre" sur la dépression, qui a adapté, mis en images et en couleurs l'histoire de Julie Dachez. Un travail exceptionnel, un trait souple qui apporte un peu de légèreté et d'humour au propos, une narration qui par la répétition de certaines scènes, de certaines situations, place réellement le lecteur dans la peau de Marguerite. C'est fort, parfois surprenant, toujours instructif. "Il me semble important de saluer le travail de l’illustratrice qui a vraiment réussi à se mettre dans ma peau et à retranscrire parfaitement tous mes ressentis!!".
Pas de leçon de morale dans les pages de cet album paru chez Delcourt mais une sacré leçon d'humanité comme le soulignent en préface la professeure de psychologie Carole Tardif et le pédopsychiatre Bruno Gepner. "Cette bande dessinée est aussi une rafraîchissante bouffée de tolérance et de respect de l'autre, de tous les autres, ainsi qu'un formidable exemple de la place que chacun devrait pouvoir trouver dans la société".
"On comprend bien au fil des pages...", explique Julie, "que ce qui libère Marguerite c’est le fait qu’elle finisse enfin par s’aimer et s’accepter telle qu’elle est. Or, être en paix avec soi est une quête universelle! Je crois que cette BD peut vraiment parler à tout le monde".
Un témoignage essentiel pour comprendre l'autisme et aborder la vie autrement !
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