D'habitude organisée aux États-Unis et au Canada, la conférence internationale sur l'étude de la neige a lieu à Grenoble et Chamonix du 7 au 11 octobre. 600 scientifiques et professionnels de la montagne vont plancher sur la neige, les risques d'avalanches et le réchauffement climatique.
C'est la première fois que ce congrès mondial est organisé en France sur le sujet. Parmi les thèmes abordés, les conséquences du réchauffement climatique dans les Alpes d'ici à la fin du siècle.
Selon une récente étude, la neige devrait devenir une denrée rare dans les Alpes, et le nombre des avalanches, forcément, va chuter.
Des études prémonitoires
Dans le massif de la Chartreuse, près de Grenoble, une baisse de plus de 50% de l'enneigement a déjà été constatée. On est passé de 110cm au début des années 1960 à 50cm actuellement. Cette tendance est confirmée sur de nombreux autres points de mesure en dessous de 1500 mètres dans les Alpes françaises.
Mais les chutes de neige variant fortement d'une année sur l'autre, les effets du réchauffement sont encore difficiles à percevoir pour le skieur lambda.
Dans le cadre d'un projet baptisé Scampei, des chercheurs ont modélisé les évolutions du climat dans les Alpes en fonction de l'altitude, de l'exposition au soleil et de la pente, et en voici les résultats:
Des baisses d'enneigement jusqu'à 80% à l'horizon 2100
Dans le scénario de réchauffement le plus pessimiste, "on a conclu à des baisses d'enneigement de 70 à 80% sur les Alpes en moyenne à 1.800 mètres" à l'horizon
2070-2100. A 3.000 mètres en versant nord, l'enneigement ne baisse que de 20 à 30% mais de 50 à 60% dans le sud et l'extrême sud des Alpes.Le nord des Alpes sera relativement épargné, même si le Chablais, près de la frontière suisse, perdra quand même deux mois d'enneigement à 1.800 mètres d'altitude.
Une neige plus lourde et des avalanches plus "lentes"
Le nombre d'avalanches devrait connaître aussi une chute spectaculaire, avec une baisse de 90% des alertes de "vigilance" émises par Météo France. Seul l'extrême nord des Alpes et notamment le massif du Mont-Blanc connaîtront encore une activité significative, indiquent les scientifiques..
"Avec des températures plus élevées, les avalanches prendront la forme de coulées de neige humide, plus lentes et épousant des couloirs d'avalanche, déjà connus, identifiés et souvent protégés par des paravalanches,"
En outre, la neige plus humide, donc plus lourde, se tassera plus vite, formant un manteau neigeux plus stable. Enfin, comme la neige tombera en moins grande quantité à basse altitude, les avalanches se déclencheront plus loin des routes et des habitations qu'aujourd'hui, limitant les risques de dégâts matériels et humains. Ce phénomène a déjà été observé au cours des 30 dernières années.
En moyenne, on enregistre actuellement environ 1000 avalanches par an dans les Alpes françaises. Lors de l'hiver 2012/2013, elles ont causé la mort de 36 personnes en France.