Le champion paralympique grenoblois David Smétanine a déposé un recours contre la Ville. Multimédaillé aux JO, le nageur travaillait comme attaché territorial contractuel depuis 2006. Remercié après l'arrivée de l'équipe d'Eric Piolle, David Smétanine conteste son licenciement.
Le champion a d'abord travaillé comme agent à la Direction des Sports. C'était en 2006. Puis il est devenu conseiller spécial et à ce titre a été chargé de plusieurs missions sur les accès des personnes handicapées aux piscines ou aux stades, sur l'éducation par le sport... Comme de nombreux sportifs de haut niveau, David Smétanine bénéficiait d'un dégagement d'une partie de son temps de travail pour poursuivre la compétition. Un accord avait été signé en sens entre la Direction régionale de la Jeunesse et des Sports, la Fédération Française Handisport et la Ville de Grenoble. Il était en contrat d'insertion professionnelle durant huit ans.
Au moment du changement d'équipe municipale, le sportif était en voie de titularisation. Il a finalement été licencié.
Avant ce dénouement, de longs mois se sont écoulés. Il y a d'abord eu, raconte l'athlète, un entretien avec le nouveau Directeur Général des Services, en juin 2014. On lui aurait demandé de fournir une note de synthèse "pour expliquer ses missions".
"Harcèlement moral et de discrimination"
Au mois d'octobre, le champion a passé une sorte de grand oral devant la commission administrative paritaire. Au bout du compte, la titularisation a été refusée. Une décision qui a entraîné la fin de son contrat au 31 décembre 2014, et un licenciement pour "capacités professionnelles insuffisantes" et "lacunes".Dans la foulée, le champion a déposé un recours auprès du Tribunal administratif "pour licenciement non fondé". Il accuse également la Ville de "harcèlement moral et de discrimination", ce sont ses mots. Au changement de municipalité, le champion aurait été privé de bureau et d'ordinateur, et ce jusqu'à son licenciement. "Je suis en colère car, plus que le traitement dont j'ai fait l'objet, j'ai été atteint dans mon honneur et ma dignité", explique-t-il aujourd'hui.
Contactée, la Ville de Grenoble commente: "qu'on soit un grand champion ou un 'simple' agent, on a les mêmes droits et les mêmes devoirs", faisant référence à une impossibilité de M. Smétanine de fournir un rapport clair sur ses missions.