Après les neuf dépôts de plainte entre la révélation de l'affaire et l'incarcération du directeur d'école, de nouvelles familles se sont encore manifestées, ce jeudi 26 mars. Selon le parquet, elles seraient "entre 14 et 19, on ne peut pas être précis car il faut encore les entendre".
Le cercle de l'enquête va s'élargir. Non seulement les plaintes des familles de Villefontaine affluent, mais d'autres parents d'autres écoles font de même. Le directeur était notamment passé à Saint-Clair-de-la-Tour en 2011, puis à La Tour-du-Pin. Si le parquet semble évasif sur le nombre des plaintes, "entre 14 et 19", c'est qu'il faut encore auditionner les mères, les pères... et les enfants. Les enquêteurs ne peuvent se laisser guider par l'émotion de toute une population qui ne se remet pas de ces actes sordides. "Pour l'instant, on ne peut pas parler de victimes avérées, mais simplement de parents qui se sont manifestés. L'instruction servira à déterminer le nombre de victimes et les circonstances des faits", explique le procureur de la République de Grenoble.
Jusqu'alors, neuf plaintes de parents d'élèves, correspondant à deux garçons et sept filles âgés de 6 à 7 ans, tous scolarisés dans la classe de CP du directeur, avaient été enregistrées.
A Villefontaine, les parents multiplient les réunions et pensent déjà à se constituer partie civile. Ces rassemblements donnent l'occasion à chacun de témoigner, de raconter ce que leurs enfants leur ont dit. "Ils en parlaient à la cantine", explique un père, "c'est dire si ça se savait dans l'école!". Un autre renchérit: "les agents de service ont dû forcément entendre leurs discussions à table, c'est pas possible autrement!". L'accusation est grave, mais ces pères sont en colère et cherchent à comprendre pourquoi aucun adulte n'a rien vu. Le maire a, lui, tenu à préciser qu'aucun ATSEM ne l'avait alerté.
Reportage Faïza Garel et Jean-Pierre Rivet
Mercredi, le directeur d'école, âgé de 45 ans, a été mis en examen et placé sous mandat de dépôt pour "viols aggravés, agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans, et acquisition et détention d'images pédopornographiques".