Le directeur de la rédaction de BFMTV et son journaliste Dominique Rizet ont été condamnés ce vendredi 29 mai à des amendes de 10 000 euros. Ils étaient poursuivis pour avoir publié des photos de la tuerie de Chevaline. Le directeur de la publication du Parisien, lui aussi jugé, a été relaxé.
Le tribunal correctionnel d'Annecy a condamné ce vendredi le directeur de la rédaction de BFMTV et son journaliste Dominique Rizet à payer des amendes de 10.000 euros chacun pour avoir publié des photos de la tuerie de Chevaline. Également poursuivi, le directeur de la publication du Parisien, Jean Hornain, a été relaxé.
Les amendes visant BFMTV et Dominique Rizet sont conformes aux réquisitions du parquet. Le directeur de la rédaction, Hervé Beroud, et Dominque Rizet ont été reconnus coupables de recel de violation du secret de l'instruction. Ils ont en revanche été relaxés des délits d'atteinte à l'intégrité d'un cadavre et de reproduction illicite d'une scène de crime.
Les clichés incriminés montraient, pour l'un la famille au complet avant la fusillade, et pour les deux autres des scènes du crime de la tuerie de Chevaline. On y voyait la BMW des victimes et le corps du cycliste gisant à terre, abattu de plusieurs balles. Le journaliste Dominique Rizet avait présenté et commenté les photos, diffusées en exclusivité par BFMTV, à l'antenne. Une plainte avait été déposée par les avocats
de la famille de Sylvain Mollier, le cycliste français tué au cours de ce quadruple meurtre.
Les membres de la famille de Sylvain Mollier, qui s'étaient constitués partie civile, ont été déboutés, le tribunal estimant qu'il n'y avait pas de lien direct entre leur préjudice et le recel de violation du secret de l'instruction.
Le 5 septembre 2012, Saad al-Hilli, 50 ans, ingénieur britannique d'origine irakienne, sa femme de 47 ans, et sa belle-mère de 74 ans, avaient été tués de plusieurs balles dans leur voiture, sur une petite route forestière proche de Chevaline. Sylvain Mollier, probable victime collatérale, avait également été abattu. L'une des fillettes du couple al-Hilli avait été grièvement blessée tandis que la seconde, cachée sous les jambes de sa mère, s'en était miraculeusement sortie indemne.