Pascal Fauret, domicilié dans le Rhône, et Bruno Odos, dont la famille vit à Autrans (Isère), seraient "dans la région lyonnaise et autour", selon leur avocat. Après leur fuite de la République dominicaine, ils attendraient d'être entendus par la Justice française.
Me Reinhart a demandé à ce que Pascal Fauret et Bruno Odos puissent être entendus rapidement par la juge d'instruction chargée à Marseille de l'enquête française, ouverte après l'interception en 2013 d'un avion bourré de cocaïne en République Dominicaine.
"Leur avocat a pris contact avec la juge d'instruction", a confirmé le parquet de Marseille. "Des décisions sont en gestation, je m'exprimerai quand elles seront prises", a ajouté le procureur Brice Robin.
Le procureur général de Saint-Domingue doit, lui, s'exprimer ce mardi 27 octobre.
"Prévenu au dernier moment", le président du comité de soutien aux pilotes, Philippe Heneman, a dit les avoir "vus à Paris", sans préciser la date ou les circonstances de cette rencontre. Les deux hommes, qui souffrent d'un "certain nombre de soucis de santé: des problèmes de dents, de dos, et d'audition pour l'un d'entre eux", ont "retrouvé leurs épouses et leurs enfants", selon M. Heneman.
Ils n'ont cessé de clamer leur innocence
L'affaire, baptisée "Air Cocaïne", remonte à la nuit du 19 au 20 mars 2013, quand la police dominicaine, renseignée notamment par les États-Unis, avait intercepté sur le tarmac de l'aéroport de Punta Cana, un Falcon 50 avec 26 valises contenant 680kg de cocaïne à bord.Le 14 août dernier, les pilotes ont été condamnés, avec deux autres Français, le passager Nicolas Pisapia et l'apporteur d'affaires Alain Castany, restés en République Dominicaine, à 20 ans de prison par le tribunal de Saint-Domingue,. Quatre Dominicains ont, eux, écopé, de cinq à dix ans de prison.
Les quatre Français, qui ont effectué 15 mois de détention provisoire, avaient comparu libres à leur procès et n'ont cessé de clamer leur innocence. Leur défense avait en vain réclamé l'acquittement, plaidant que rien ne prouvait qu'ils savaient que de la drogue se trouvait à bord de l'avion. Les pilotes expliquent n'avoir "jamais été auditionnés par les Dominicains" et dénoncent une parodie de justice.
Après leur condamnation, ils sont restés libres dans l'attente de l'examen de leur appel, mais avaient interdiction de quitter la République dominicaine.
Le volet français de l'affaire
En France, la Justice tente aussi de démêler l'affaire. Dès janvier 2013, les gendarmes avaient été mis sur la piste de "comportements suspects" de passagers d'un Falcon 50 ayant atterri un mois plus tôt à Saint-Tropez, lorsqu'un douanier avait fait entrer sur le tarmac deux véhicules emportant dix valises déchargées de l'appareil.En février 2015, la juge d'instruction marseillaise s'était rendue sur l'île pour entendre les deux pilotes, qui le réclamaient depuis des mois. Mais, à quelques jours de leur procès, et alors que la magistrate était accompagnée par le procureur local, ils avaient préféré garder le silence.