Les enquêteurs travaillent désormais sur le territoire français mais aussi dans la banlieue de Londres, lieu de résidence de la famille décimée
Les regards des enquêteurs français sur la tuerie de Chevaline en Haute-Savoie
sont désormais tournés tournés vers la perquisition menée au domicile des victimes à Claygate,dans la banlieue de Londres. Ils sont également dans l'attente de l'audition des proches de la famille al-Hilli.
"Je ne peux faire état de ce qu'on trouve à la perquisition", a déclaré le lieutenant-colonel Benoît Vinnemann, commandant de la section de recherches de la gendarmerie de Chambéry, lors d'une conférence de presse à Annecy. L'enquête se concentre désormais à l'intérieur de la maison de la famille tuée, à 40 kilomètres au sud de Londres et dont la porte d'entrée est cachée des regards par une grande bâche.
"On cherchera également à s'intéresser à l'ensemble des personnes qui peuventgraviter autour de la famille des défunts. Toutes les personnes de la famille dansl'environnement immédiat sont entendues", a indiqué le procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud, saluant "la parfaite coopération" entre enquêteurs britanniques et français.
Le procureur a précisé que la conférence de presse de ce samedi 8 septembre serait la dernière, et cela jusqu'au "milieu de la semaine prochaine".
Du côté de Claygate
Les enquêteurs espèrent notamment avoir accès à l'ordinateur du père de famille
tué Saad al-Hilli, afin d'y trouver éventuellement une explication professionnelle ou personnelle à la tuerie., La perquisition sera "très longue", a indiqué une source proche de l'enquête, ajoutant qu'elle dépasserait la journée.
Le procureur a insisté sur le fait que le frère de Saad al-Hilli serait entendu
"comme tous les membres de la famille al-Hilli", sur fond de conflit d'argent entre
les deux hommes que nie le frère de la victime, selon M. Maillaud.
Interrogé sur le fait que le différend est "sur fond d'évasion fiscale", il a déclaré: "J'aurais préféré que la police anglaise se montre plus discrète sur ce point".
En Haute-savoie
Le procureur d'Annecy s'est refusé à toute précision quant aux avancées de l'enquête
en France, notamment sur les résultats des expertises balistiques, alors que la
découverte de près de 25 douilles pourrait laisser penser à la présence de plusieurs
tueurs. "Je ne répondrai à aucune question sur ce point", a-t-il dit. Les avancées
concernant le véhicule du tireur --4X4, moto ou autres-- restent aussi secrètes.
Il a indiqué que les autopsies des quatre victimes de la tuerie avaient confirmé
qu'elles avaient toutes reçu deux balles dans la tête.
Vingt cinq gendarmes ont repris des recherches sur une zone élargie autour
des lieux de la tuerie pour faire "un ratissage large".
Nouvelles coopérations
La Suisse et l'Italie voisines, à un peu plus d'une heure de route du lieu du
crime, restent mobilisées dans l'éventualité d'une fuite du ou des tueurs.
Les enquêteurs espèrent toujours pouvoir recueillir des éléments du "témoin clef"
de la tuerie, Zaïnab, sept ans, grièvement blessée au crâne, toujours plongée dans
un coma artificiel à l'hôpital de Grenoble.
Sa cadette Zeena, "a entendu mais rien vu" du drame selon le procureur, "elle ne sera plus réentendue" par les enquêteurs.
Vendredi 7 sptembre au soir, des membres de leur famille sont arrivés en France.