Sevil Sevimli, une jeune franco-turque, est soupçonnée de liens avec une organisation interdite d'extrême-gauche turque. Son procès s'est ouvert mercredi 26 septembre devant une cour d'assises de Bursa, dans le nord-ouest de la Turquie.
Sevil Sevimli reste en Turquie...
Mercredi 26 septembre, la Cour d'assises de Bursa a fixé au 19 novembre la prochaine audience du procès de l'étudiante franco-turque et ne l'a pas autorisée à rentrer en France. Le tribunal a toutefois mis fin au contrôle judiciaire qui lui avait été imposé comme condition à sa libération, en août dernier, après trois mois de détention préventive. Sevil Sevimli peut donc désormais se déplacer librement en Turquie. Mais elle ne peut toujours pas quitter le pays et regagner la France. La cour a rejeté sa demande de levée de l'interdiction de sortie du territoire turc pesant sur elle. Pour sa famille de la jeune femme, c'est la consternation...
Soupçonnée de liens avec une organisation d'extrême-gauche...
La jeune étudiante de 20 ans est originaire de Belleville, dans le Beaujolais. Elle est soupçonnée par Ankara d'entretenir des liens supposés avec le DHKP-C, une organisation d'extrême gauche proche de la cause kurde. Sevil Sevimli a été arrêtée le 10 mai dernier et incarcérée. Selon la défense de la jeune Bellevilloise, il lui est reproché d'avoir participé au défilé syndical du 1er Mai, à Istanbul, et d'avoir assisté, parmi 350 000 autres spectateurs, à un concert du groupe Yorum, engagé à gauche. La jeune femme, libéré au début du mois d'août, a été placée sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter la Turquie, dans l'attente d'être jugée en septembre. La jeune femme encourt jusqu'à 32 ans de prison pour "appartenance à une organisation terroriste" et "propagande en faveur d'une telle organisation terroriste"
Une mobilisation d'envergure en France
Le cas de Sevil Sevimli a fait l'objet d'une importante mobilisation en France : une pétition demandant sa libération et rassemblant plusieurs milliers de signatures a circulé. Dans un éditorial daté du 29 juin dernier, le quotidien "Le Monde" avait même directement interpellé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan concernant le cas de la jeune fille en titrant : "Quel crime a commis Sevil Sevimli, M. Erdogan ?".
Le Président de Lyon 2 apporte son soutien à l'étudiante
Etudiante en licence information-communication à l'université Lumière Lyon-2, Sevil Sevimli est arrivée en début d'année à Eskisehir dans le cadre d'un programme d'échange universitaire européen Erasmus. Le 24 septembre dernier, à quelques jours de l'ouverture du procès, le président de Lyon 2, Jean-Luc Mayaud, a publié une lettre de soutien pour la jeune étudiante franco-turque inscrite dans son université. Autre soutien en région : celui de Danielle Lebail, conseillère municipale à Villefranche, conseillère régionale Rhône-Alpes et secrétaire départementale du PCF.
Le cas de Sevil Sevimli n'est pas unique ...
Depuis le début de l'année, moins 700 étudiants auraient été arrêtés et seraient actuellement emprisonnés en Turquie, accusés de liens avec une organisation terroriste.
Voir aussi : Au fil du Bosphore, le Blog d'un correspondant du journal Le Monde à Istambul.