Zoom sur les nouvelles toilettes du golf La Providence, à Saint-Hyacinthe, au Québec. Une installation innovante mise au point près de Nyons (Drôme), par la société Ecosphère Technologies. Une première en Amérique du nord.
Une installation reposant sur le principe de lombricompostage
Ces toilettes ne fonctionnement pas à l'eau mais avec un demi-kilo de vers de terre Aesenia Foetida, entourés d’une couche de fumier et de paille. Cette petite armée de lombrics venus de France transforme à la vitesse grand V les matières fécales en terreau inodore, utilisable comme engrais. La voracité de ces vers de terre permettra à cette installation n'ayant besoin ni d'eau ni d'électricité, d'accueillir jusqu'à 10 000 visiteurs sans nécessiter aucune intervention extérieure.
Des toilettes sèches sans odeurs
Le secret de ces performances réside dans la technologie mise au point par Ecosphère Technologies: un tapis roulant incliné passant au fond de la cuvette sépare immédiatement l'urine des matières fécales, le liquide s'écoule vers le devant et un filtre de sable, le reste part vers l'arrière lorsqu'on appuie sur une pédale fixée sur la partie basse de la cuvette. Or, c'est le mélange des deux qui est à l'origine des odeurs pénétrantes qui envahissaient les anciennes toilettes sèches. La cabine d’Ecosphère offre une autre garantie antiodeurs: elle est conçue de manière à créer un courant d’air permanent à sens unique, l’air froid étant aspiré par la cuvette pour aller vers le local technique. Ainsi, aucune odeur ne risque de s’élever dans le cabinet même.
Le fabricant cite des dizaines d’implantations, en France, en Espagne, en Suisse et en Italie. Beaucoup fonctionnent dans des endroits où l’on manque d’eau, d’égouts et d’électricité : près de refuges de haute montagne, dans les parcs naturels. Le Canada apparait comme un marché futur idéal, avec ses grands espaces parcourus par des milliers de touristes à la fibre écologique.
Le prix d'une telle installation est aujourd’hui relativement élevé : 40 000 dollars. Mais la société fabricante compte sur le développement du concept pour faire baisser les tarifs. En revanche, les frais d’exploitation sont quasiment nuls, avec une seule visite de contrôle par an.