Alors que Félix Baumgartner a franchi le mur du son en s'offrant une chute libre depuis 39 kilomètres d'altitude, Michel Fournier rêve déjà de lui chiper le record et la vedette. Le bourbonnais a déjà tenté mais échoué.

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Il est né à Treban, dans le département de l'Allier, le 4 mai 1944. Dimanche, comme beaucoup d'autres, Michel Fournier a assisté à l'exploit de Felix Baumgartner. Il l'a vu monter dans sa nacelle suspendue à un ballon gonflé d'hélium jusqu'à 39 000 mètres. Il l'a vu sortir de cette boite exigüe pour se retrouver seul dans l'immensité de l'espace. Il l'a vu se pencher en avant et se laisser tomber pour une chute libre de plus de 4 minutes. Il l'a vu franchir le mur du son avec une vitesse relevée à 1 173 km/h, puis ouvrir son parachute et enfin retrouver le plancher des vaches. Il a vu Felix Baumgartner l'extraterrestre se poser à Roswell, aux Etats-Unis, sans encombre. L'autrichien est né pour voler et, ce dimanche 14 octobre 2012, s'il ne s'est pas brûlé les ailes, il a en revanche grillé la politesse à Michel Fournier. 

Michel Fournier rêve depuis 25 ans d'un destin à la Felix Baumgartner. Il en rêve depuis 1987 quand, à l'époque, le gouvernement français lance le programme de recherche "S38". Le ministère de la défense veut alors qu'une équipe planche sur la manière d'améliorer la sécurité des astronautes. En 1988, le parachutiste bourbonnais, militaire de son état, intègre l'équipe de recherche et il y restera jusqu'à l'abandon du programme qui coïncide avec la fin du projet "Hermès", une navette spatiale européenne. Par soucis d'économie, la France renonce à aller plus loin dans ce domaine. Un coup d'arrêt pour Michel Fournier qui refuse pour autant de baisser les bras et qui entend bien faire le "Grand Saut".

Le para tombe de haut à plusieurs reprises mais ne saute pas

En 1992, Michel Fournier quitte l'armée pour se consacrer à son rêve. La même année, il établit un record de France de chute libre avec un saut à 12 000 mètres. Un record dont la paternité est contestée aujourd'hui encore. Certains l'attribuent à Patrick de Gayardon, décédé accidentellement lors d'un saut à Hawaï en 1998. Un an plus tôt, il écrivait d'ailleurs à Michel Fournier pour revendiquer son bien.

Lettre ouverte de Gayardon à Fournier

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Malgré cette controverse, Michel Fournier rêve toujours de stratosphère. Il constitue sa propre équipe, recherche les financements et, au début des années 2000, il est prêt. Il part alors pour le Canada, dans le Saskatchewan situé à l'ouest du pays. Un portrait dressé par le journal Le Point résume ses différentes tentatives. "En 2002, les conditions météo mauvaises empêchent le saut. En 2003, la toile du ballon stratosphérique se déchire peu avant le départ. En 2008, le ballon s'envole tout seul après le déclenchement du coupe-câble qui le relie à la nacelle. Enfin, en 2010, nouvelle tuile, le ballon maudit qu'on lui a vendu, "même pas digne d'une montgolfière", est défectueux."

Désormais, grace à Felix Baumgartner, Michel Fournier l'auvergnat a une certitude: l'être humain peut supporter un saut à 39 000 mètres. Mais à 68 ans, il n'a peut-être pas dit son dernier mot et, peut-être, réussira-t-il un jour à aller plus haut.


Reportage en 2009 sur le Grand Saut de Michel Fournier
Michel Fournier, invité du journal de France 2 en 2009
Le saut de Felix Baumgartner, le 14 octobre 2012



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