Michel Neyret, très soucieux du respect de la présomption d'innocence, assignait en justice hier deux périodiques pour avoir publié des images de lui en prison. Il est de retour à Vienne. Son contrôle judiciaire a été assoupli.
La 6ème chambre correctionnelle de Lyon examinait hier une plainte de Michel Neyret contre VSD et Paris Match pour atteinte à la présomption d'innonence. L'ex-commissaire, très soucieux de son image, reproche à ces deux périodiques d'avoir publié des photos de lui dans la cour de la prison de la santé à Paris. C'était juste après sa mise en détention, entre octobre et décembre 2011. Ses avocats ont fait valoir que ces images "induisaient dans l'esprit du public le sentiment que la personne que l'on vous présente est coupable". Michel Neyret réclame à ce titre des dommages et interêts.
Pour les avocats de la presse "people", "on est là en présence d'une personne détentrice de l'autorité publique qui est accusée de faits particuliérement graves", un fait exceptionnel qui justifierait une liberté d'informer particulière et la parution des photos volées. Michel Neyret a par ailleurs regagné son domicile à Estrablin, en Isère aprés l'assouplissement de son contrôle judiciaire. Des habitants de Vienne disent l'avoir croisé. Jusqu'alors Michel Neyret avait interdiction de quitter la Meurthe-et-Moselle et vivait à Toul, où il pointait chaque jour à la gendarmerie. "Il est désormais autorisé à aller dans toute la France sauf à Lyon et dans la région grenobloise", a indiqué Me Yves Sauvayre, précisant qu'il avait pu regagner son domicile à Estrablin (Isère), à une quarantaine de kilomètres de Lyon.
L'ancien grand flic de 56 ans, révoqué, a retrouvé son épouse avec qui il avait interdiction d'être en contact depuis un an. Il lui est toujours interdit de rencontrer les autres protagonistes du dossier. Son obligation de pointage a aussi été réduite : il doit se rendre une fois par semaine au commissariat de Vienne. "Son contrôle était très strict et il jouait le jeu. La décision du juge d'instruction d'alléger son contrôle judiciaire est en conformité avec l'évolution du dossier", estime Me Sauvayre. Avant son contrôle judiciaire, Michel Neyret avait passé huit mois de détention provisoire à la prison de la Santé à Paris.
La Cour de cassation doit examiner mercredi le pourvoi formé par ses avocats contre la validation par la cour d'appel de Paris de l'enquête dans cette affaire.