Les prix se sont envolés lors de la vente aux enchères de la mythique télécabine du Diable à laquelle ont participé de nombreux professionnels et nostalgiques. La vente a rapporté 45.000 euros qui seront versés au Téléthon.
"C'est fou", s'exclame une responsable de la station surprise par l'engouement suscité par ces cabines rondes d'un rouge flamboyant qui équipaient la station depuis 1972.
Les 102 oeufs de la télécabine du diable, vendus par la station, ont rapidement trouvé preneurs ce 4 novembre, s'envolant à 800 voire même 1.000 euros pièce pour certain.
"Dans le salon pour jouer à la belote !"
"C'est un peu une folie, mais j'en rêvais depuis longtemps", commente Patrick Bonnemère qui a prévu d'installer sa nouvelle acquisition, qui pèse 150 kilos, dans son vaste salon pour jouer des parties de belote.
Les "oeufs" se sont vendus comme des petits pains.
Portant les graffitis de leurs voyageurs, les oeufs aux vitres rayées par leurs innombrables utilisateurs ont "une dimension affective", analyse le directeur général adjoint du domaine skiable, Didier Bobillier, à qui un touriste a avoué avoir rencontré sa fiancée dans une de ces cabines.
"Elles sont symboliques d'une époque, certains ont appris à skier en les empruntant", fait remarquer le directeur de l'office de tourisme des Deux Alpes, Gilles Vanheule.
"Elles sont design, dans le jardin, c'est sûr, elles feront sensation", s'enthousiasmait Thierry Vannier et son épouse qui, comme beaucoup de particuliers, envisageaient de transformer leur futur achat en cabane pour enfants.
Design retro
Des brocanteurs aux décorateurs d'intérieur surfant sur la mode des années 70, les professionnels étaient, eux aussi, nombreux à scruter d'un oeil averti des cabines en plus ou moins bon état, dans l'espoir de les voir orner une vitrine de magasin ou un hall d'hôtel./regions/2020/06/08/5ede57bf02090_telecabine_2.jpg)
"C'est un objet à la mode, qui plus est numéroté et qui ne se fait plus", souligne Amaury Legrelle, un architecte d'intérieur qui a fait le voyage depuis Bruxelles pour acquérir une bulle pour laquelle il se disait prêt à débourser jusqu'à 3.000 euros.
"L'esprit vintage me plait beaucoup et puis leur forme ronde donne un esprit cocooning très accueillant", estime de son côté un gérant d'hôtel qui prévoit de disposer l'oeuf qu'il vient d'acheter 800 euros dans l'entrée de son établissement.
"C'était la modernité par rapport aux téléskis"
Un esprit rétro qui ferait presque oublier son côté "novateur" pour l'époque, fait remarquer le directeur de l'office de tourisme."Ces télécabines quatre places c'était la modernité par rapport aux téléskis, ça nous semblait extraordinaire", se souvient le professionnel.
Cet été, un télésiège débrayable six places, plus performant, transportant 2.200 personnes au sommet des pistes en six minutes a remplacé la télécabine du diable qui en transportait 1.000 en deux fois plus de temps.
