Des moniteurs de ski craignent une nouvelle "discrimination à l'âge"

Le Syndicat National des Moniteurs du Ski Français envisagerait de réduire l'activité des moniteurs à partir de 62 ans. Un texte en ce sens sera présenté samedi mais il fait déjà réagir.

L'association de défense des droits des moniteurs de ski s'insurge ce projet du syndicat de la profession qui prévoit de réduire l'activité des "pulls rouges", l'estimant "discriminatoire", apprend-on, lundi 19 novembre,f auprès de leur avocat.

Cette mesure figure dans un "pacte inter-générationnel" que le Syndicat national des moniteurs du ski français (SNMSF), qui rassemble 17.000 moniteurs à travers 250 écoles, soumettra samedi au vote d'un congrès extraordinaire à Lyon.

"Seuls" les délégués du personnel et les directeurs des écoles de ski, soit plus de 400 personnes, pourront voter sur cette motion, regrette Me Marc Baclet, l'avocat de l'association de défense des moniteurs qui compte une trentaine de membres.


Une impression de "déjà vu"


"On essaye de passer en force une motion toute aussi discriminatoire que celle qui a été condamnée en février par le tribunal en repoussant l'âge d'une année", déplore le défenseur.

Le 21 février, l'Ecole de ski français (ESF) des Arcs en Savoie, attaquée par cinq de ses moniteurs, âgés de 57 à 62 ans, pour "discrimination à l'âge", avait été désavouée par le tribunal d'Albertville.

Le tribunal avait estimé que la réduction des activités imposée par l'école aux moniteurs de plus de 60 ans, hors vacances scolaires, constituait "une discrimination illicite fondée sur l'âge" et en conséquence devait "être retirée des dits statuts".

"Nous ne comprenons pas l'intérêt de réduire l'activité des anciens, alors qu'il n'y a pas de chômage dans cette profession. Il y a du boulot pour tout le monde", renchérit Me Marc Baclet, également avocat des cinq moniteurs.

Réguler l'activité pour favoriser l'emploi des jeunes

Pour le SNMSF en revanche, il en va de la "pérennité" des Ecoles de ski français.
"Si la réduction d'activité n'est pas réinstaurée, les jeunes ne seront plus embauchés et resteront les skis sur l'épaule", prévient Jean-Marc Simon, directeur général du SNMSF.

Me Baclet fait également valoir "l'extrême précarité" des moniteurs de ski qui, jusqu'en 2007, ne relevaient d'aucun régime de retraite, mais bénéficiaient d'un contrat d'assurance créé par le SNMSF dont la pension basée sur trois mois d'activité prévoit le versement de 300 euros par mois.

"Certains sont dans une situation gravissime et ne peuvent pas se permettre d'arrêter de travailler à 62 ans", argumente Me Baclet.

"Il s'agit d'une activité saisonnière, rien ne les a jamais empêché de compléter ce fonds par d'autres dispositifs ou d'épargner", se défend Jean-Marc Simon.

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