Le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse, statuant à la demande des victimes, a prononcé le huis clos pour le procès de Patrick Allenbach, une ex-vedette de la Télevision Suisse. Il est accusé d'agressions sexuelles sur des mineurs.
Le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse a décidé mercredi, à la demande des avocats des victimes, de juger l'ex-animateur vedette de la Télévision suisse romande (TSR) Patrick Allenbach, à huis clos, celui-ci comparaissant pour des agressions sexuelles sur des jeunes garçons mineurs. Alors que débutait l'audience mercredi en fin d'après-midi, devant une salle quasi comble, avec de nombreux journalistes, un des avocats des parties civiles, Me Jean-Pierre Benoist a demandé le huis clos, en raison de la "souffrance" des victimes.
Le procureur a de son côté émis des "réserves" sur le huis clos, estimant que M. Allenbach, étant aujourd'hui conseiller municipal à Sergy (Aine), était une personnalité publique notamment. Mais il s'en est aussi remis à la souveraineté du tribunal, qui après une délibération de quelques secondes, a opté pour le huis clos. M. Allenbach, vêtu de noir, s'est présenté à la barre et n'a fait aucune déclaration à la presse avant l'audience. Il encourt une peine maximale de dix ans de prison, et comparaît face à trois victimes, deux autres cas étant atteints par la prescription.
Le compte rendu d'audience par Emilie Rosso :
Patrick Allenbach est toujours très connu en Suisse par les quadra et les quinquagénaires, notamment pour son émission "Rock et belles oreilles" durant les années 1980. Il avait alors profité de son aura pour s'entourer de nombreux adolescents et les inviter à son domicile, décrit comme une "caverne d'Ali Baba pour adolescents". La justice lui reproche des attouchements et des fellations sur des adolescents, durant la fin des années 1980 et les années 1990. "Patrick Allenbach n'est ni dans le déni, ni dans le clivage, il veut assumer ce qu'il a fait et ne veut pas que les victimes passent pour des menteurs", avait déclaré mardi Me Georges Rimondi, son avocat, joint par l'AFP.