L'entourage de F.Fillon réclame un nouveau décompte des voix. La réintégration des votes d'Outre mer, non comptabilisés, lui redonnerait 26 voix d'avance. La commission de contrôle s'estime incompétente.
La guerre sans merci pour la présidence de l'UMP a repris de plus belle mercredi, le camp Fillon réclamant la victoire via une réintégration de voix d'Outre-mer et proposant Alain Juppé en juge de paix, Jean-François Copé lui opposant une fin de non recevoir.
Après ce qui ressemblait à une accalmie mardi, au lendemain de la proclamation officielle des résultats donnant 98 voix d'avance au député-maire de Meaux, les amis de l'ancien Premier ministre ont rouvert un front mercredi après-midi. Dans une salle de l'Assemblée nationale, Eric Ciotti, directeur de campagne de M. Fillon, a détaillé sa requête, dans une déclaration solennelle aux côtés de ses collègues députés Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez. Selon eux, les votes de trois fédérations d'Outre-mer, Nouvelle-Calédonie, Mayotte et Wallis et Futuna, ont été omis du total proclamé. "Dans le calcul final, 1.304 militants ont été privés de leur choix".
"L'erreur doit être réparée "
L'erreur, a assuré M. Ciotti, a été reconnue par le sénateur Patrice Gélard, président de la commission de contrôle électorale de l'UMP (Cocoe). Réintégrer ces trois fédérations donne à M. Fillon 26 voix d'avance, a argumenté M. Ciotti (88.004 pour l'ex-Premier ministre, 87.978 pour Jean-François Copé). "Il s'agit d'une erreur manifeste et grave", a poursuivi M. Ciotti. "Elle doit évidemment être réparée. Nous demandons donc à la Cocoe que les résultats soient simplement rétablis".
Dans la foulée, deuxième salve du député de Paris : M. Fillon propose une "solution de concorde", demandant à Alain Juppé, le président fondateur de l'UMP, "d'assurer de façon transitoire" la direction du parti. "Je réclame la vérité" sur les résultats de l'élection du président de l'UMP,"nous la devons à nos adhérents", a-t-il écrit dans un communiqué. "Mon souci de l'unité de notre parti et de son honneur m'a conduit à indiquer, dès lundi, que je n'utiliserai pas la voie juridique pour trancher les litiges. C'est ce même souci d'unité qui, aujourd'hui, me conduit à réclamer simplement la vérité. Nous la devons à nos adhérents", a-t-il souligné. "La sincérité est la meilleure façon de préserver l'unité de l'UMP", a-t-il ajouté.Mais M. Copé a fait fi de ces nouveaux développements.
"Il y a eu des résultats, il faut maintenant se rassembler et travailler ensemble", a déclaré devant la presse le député-maire de Meaux.
La commission de contrôle s'estime incompétente
A l'AFP, M. Gélard a confié que la Cocoe "ne pouvait plus revenir" sur sa décision. "Nous avons rendu les résultats publics lundi soir. C'était une décision de la Cocoe et les deux parties étaient parfaitement au courant (...). Dorénavant, toute contestation doit être adressée, le cas échéant, à la commission des recours", a indiqué le sénateur de Seine-Maritime. Ce que M. Copé s'est dit prêt à faire, mais à condition que cette commission des recours présidée par l'ex-député Yanick Paternotte se penche aussi sur les très contestés résultats des Alpes-Maritimes. "Je souhaite que l'on sorte de ce psychodrame le plus vite possible, nos militants sont exaspérés et l'UMP court le risque de se couvrir de ridicule", a soupiré Bruno Le Maire, un des UMP non alignés, qui a rallié M. Copé mardi.