Le retour des nuages a empèché l'hélicoptère de déposer les trois secouristes et le maître-chien dans le secteur du col des Avalanches. Impossible de détecter d'éventuelles traces de bivouac. Une autre opération est en cours...
En début d'après-midi, un secouriste a pu scruter le relief du Couloir des Avalanches, suspendu au bout d'un treuil à l'hélicoptère. C'était la seule solution pour observer ce secteur très crevassé, où une grotte pourrait abriter les trois alpinistes disparus. Mais cette opération très risquée n'a rien donné.
Ce vendredi 30 novembre au matin, la météo avait pourtant permis de nouvelles recherches aériennes, L'appareil de la Sécurité Civile du Versoud a ainsi effectué plusieurs survols au-dessus des refuges de Temple Écrins et du Carrelet, ainsi que de la partie basse du vallon de la Pilatte. Par contre, le projet de déposer trois secouristes et un maitre-chien au col des Avalanches a été abandonné en raison des nuages.
De son côté, le PGHM de Briançon a lui aussi effectué un vol de reconnaissance d'une heure et demie au-dessus des glaciers Noir et Blanc ainsi que le bas de la voie Normale du Dôme de neige des Écrins. Un nouveau survol du glacier Blanc et de la Brêche Lory est prévu dans l'après-midi,ce sera la dernière sortie de la machine.
A la DZ de Briançon une quinzaine de proches des alpinistes attendent anxieusement le résultat de ces recherches.
L'espoir de retrouver les trois alpinistes vivants est de plus en plus mince.
Demain, les recherches reprendront, la météo devrait s'annoncer clémente. Le retour du mauvais temps est annoncé pour dimanche.
Le refuge de Temple Écrins est la priorité
"Le refuge de Temple Écrins est la priorité" a déclaré à l'AFP le colonel Robin Joubert, commandant du groupement de gendarmerie des Hautes-Alpes.Ce refuge, situé à 2.410 mètres d'altitude, n'avait pu être inspecté jeudi du fait d'une couche nuageuse trop épaisse.
Or selon les géolocalisations des téléphones portables des alpinistes et des témoignages de proches, les trois disparus pourraient s'être réfugiés dans cet abri, actuellement inaccessible par voie terrestre en raison des forts risques d'avalanche.
Jeudi, quatre reconnaissances aériennes avaient été menées au-dessus du massif des Écrins, mais les hélicoptères n'avaient pas pu descendre à moins de 3400 mètres d'altitude, en raison des nuages.
Cette fois, les hélicos ont pu décoller
Les trois alpinistes italiens sont portés disparus depuis lundi, après avoir réussi l'ascension de la barre des Écrins dimanche. Cela fait maintenant cinq journées et quatre nuits qu'ils ont quitté le pré de Madame Carle, sur la commune de Vallouise, dans les Hautes-Alpes.Selon les secouristes, plusieurs scénarios sont envisageables. Les alpinistes, tous des montagnards chevronnés, ont pu tenter de redescendre par le Glacier Noir, par le Glacier Blanc, par le Vallon de la Pilatte ou encore via le refuge de Temple Ecrins, à 2.410 mètres d'altitude.
A ce sujet, nous avons pu joindre Guillaume Bailly, le gardien du refuge de Temple Écrins. Actuellement, le refuge n'est pas gardé mais une partie du bâtiment est ouverte afin de permettre l'accueil des pratiquants en dehors de la saison de gardiennage.
"Les conditions météorologiques restent difficiles avec beaucoup de vent", a prévenu le colonel Robin Joubert, commandant du groupement de gendarmerie des Hautes-Alpes.
Il est tombé plus d'un mètre de neige à 3.000 mètres d'altitude dans le massif des Écrins, selon les balises de Météo France.
La survie des trois alpinistes "dépend des décisions qu'ils ont prises", selon le capitaine Nicolas Colombani, du PGHM de Briançon. "S'ils ont pris la bonne décision, on peut imaginer une fin pas trop malheureuse", a estimé le gendarme.
La vision d'un guide
"Le mieux, c'est de creuser un trou dans la neige et d'attendre. C'est assez isolant, il fait 0°C et on ne s'épuise pas trop", explique le guide Bertrand David.
Les conditions de survie restent cependant très difficiles. Vu le type de course qu'ils effectuaient, il est en effet peu probable que les alpinistes soient équipés de matériel de bivouac (sac de couchage, tente et réchaud pour faire fondre de la neige). Et s'ils tentent de redescendre, le risque est grand de tomber dans une crevasse ou de provoquer une avalanche.
"C'est surhumain de marcher dans un mètre de neige. On ne sait pas où on va et l'épuisement fait prendre les mauvaises décisions", explique Bertrand David. "Plus le temps passe et plus c'est compliqué pour eux", termine le spécialiste.