Parmi les 6 accords signés ce lundi 3 décembre à Lyon, deux concernent directement les Alpes: le Lyon-Turin et le tunnel du Fréjus.
François Hollande et Mario Monti se sont montrés particulièrement volontaires sur le Lyon-Turin lors du XXXe sommet franco-italien à Lyon, une "phase nouvelle" selon le président de la République. Pour le chambérien Louis Besson, ancien ministre et président de la commission intergouvernementale pour la liaison Lyon-Turin, l'accord signé est une "très belle déclaration de principe (...) le projet est désormais présenté comme priorité absolue".
Concrètement, plusieurs points font en effet penser à un engagement définitif des deux États:
-pour répondre aux reproches concernant "un manque de pilote" dans l'avion Lyon-Turin, les États ont décidé de faire appel à un nouveau maître d'œuvre global baptisé "promoteur public" en remplacement de LTF (Lyon Turin Ferroviaire).
-très rapidement un appel d'offre doit être lancé pour réaliser une galerie de reconnaissance à Saint-Martin-la-Porte dans un secteur géologiquement très compliqué. Une galerie qui pourrait préfigurer le tunnel de base.
-demande rapide à l'Europe d'un financement du tunnel à hauteur de 40% du coût toujours estimé à 8,5 milliards d'euros. Lors de la conférence de presse, François Hollande a fait un appel du pied appuyé à l'Europe.
-en attendant le Lyon-Turin, décision de prolonger l'autoroute ferroviaire alpine Turin-Aiton (Savoie) jusqu'à Lyon. Cela doit servir de test pour le fret. Cette expérience sera financée par une augmentation des tarifs dans les tunnels du Fréjus et du Mont-Blanc pendant 3 ans.
Quant au délai, François Hollande a parlé, en souriant, "d'un certain temps". Les prévisions les plus pessimistes évoquent 2028-2029.
L'autre accord sur le tunnel du Fréjus
Un des accords signés concerne la fameuse galerie de sécurité du tunnel du Fréjus en cours de percement. Elle sera transformée en galerie de circulation. Ce qui fera 2 tubes, un pour chaque sens de circulation. Mais l'accord promet de n'utiliser qu'une seule voie dans chaque tube pour permettre la création d'une voie de sécurité. Ainsi, la capacité du tunnel ne devrait pas changer. Un plafonnement de la fréquentation des poids-lourds est envisagé.
De nombreux autres points ont été abordés au cours de ce sommet et notamment lors de la conférence de presse où l'on a même parlé d'ArcelorMittal, faisant dire à François Hollande, "il y a une grande convergence entre les journalistes français et italiens, parler de choses qui ne concernent pas le sommet".
A la sortie, le communiqué sur le Lyon-Turin et le tunnel du Fréjus tient en un paragraphe !