Suite à une perte d’alimentation électrique à la centrale de Fukushima Daiichi, l'association spécialisée dans la surveillance des incidents nucléaires en France et à l'étranger estime qu'une course contre la montre est enclenchée.
Selon l’agence de presse Kyodo news, TEPCO a indiqué avoir des problèmes d’alimentation électrique à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi (lundi 18 mars à 19H (locale).
Cela a eu pour conséquence l’arrêt des systèmes de refroidissement des piscines d’entreposage des combustibles nucléaires usés des réacteurs 1, 3 et 4 et de la piscine collective de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.
La CRIIRAD par la voix de Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire, explique que si la situation n’est pas restaurée assez rapidement, la montée en température de l’eau des piscines sous l’effet de la chaleur dégagée par les barreaux de combustible usé pourrait conduire à une nouvelle catastrophe.
La piscine du réacteur N°4, gravement endommagée lors de la catastrophe de mars 2011 contient en particulier 1 535 barres de combustible dont certaines sont hautement radioactives, l’incapacité à rétablir les fonctions de refroidissement pourrait conduire à des réactions physico-chimiques susceptibles d’aboutir à des explosions et à la libération de quantités colossales de matières radioactives dans l’environnement.
Selon des informations transmises par la télévision NHK le 19 mars en début de matinée (heure française), le système de refroidissement de la piscine N°1 aurait été remis en fonctionnement le 19 mars à 14H20 (locale), celui des piscine N°3 et 4 devrait être réparé avant le 19 mars 20H (locale), et celui de la piscine collective avant le 20 mars 8H (locale). La température de l’eau de la piscine du réacteur 4 est montée de 25°C (18 mars 18H locale) à 30,5 °C (19 mars 10H locale).
Pour la CRIIRAD, "il s’agit d’une course contre la montre qui doit nous rappeler à quel point la catastrophe de Fukushima n’appartient pas au passé".
La CRIIRAD
La Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (CRIIRAD) est une association loi de 1901 agréée dans le cadre de la protection de l'environnement et qui conduit des études et des analyses dans le domaine de la radioactivité. Basée à Valence (Drôme), la CRIIRAD a été créée en mai 1986 par Michèle Rivasi à la suite de l'accident deTchernobyl.