Les opposants au mariage pour tous ont démontré une nouvelle fois leur capacité de mobilisation hier à Lyon. Ils étaient quelque 5.000 à protester place Bellecour. Une contre-manifestation était organisée par ailleurs. Il n'y pas eu d'incident.
Réunis à l'appel du collectif la Manif pour tous et de Cosette et Gavroche, association lyonnaise anti-mariage pour tous, 5.000 personnes, selon la préfecture et les organisateurs, ont occupé la place Bellecour de Lyon dimanche soir, encadrés par une trentaine de fourgons de police. Sous le soleil, les manifestants, plutôt âgés, dont certains avaient apporté des chaises pliantes, brandissaient des pancartes: "Touche pas au mariage, occupe-toi du chômage", ou encore les désormais traditionnelles: "un enfant = un papa + une maman".
Le député UMP Hervé Mariton a dénoncé devant la foule le "coup d'Etat législatif" autour du vote du projet de loi. "Ils ont la trouille parce que personne ne veut de ce texte !", a scandé Hervé Mariton, l'un des plus fervents opposants au mariage gay, dénonçant le changement de calendrier pour l'examen du projet de loi en seconde lecture à l'Assemblée nationale, à partir de mercredi au lieu de fin mai. Le député-maire de Crest (Drôme) a terminé son discours en entonnant la Marseillaise avec d'autres élus de droite, dont Georges Fenech, député UMP du Rhône, qui a dénoncé le "passage en force du gouvernement".
"Je me méfie de la tournure que prennent ces manifestations", a commenté à l'AFP Charlotte Guigou, 19 ans. "A Paris il y avait une grande mixité sociale, c'était génial, mais là j'ai peur qu'on laisse l'image de quelques vieux catholiques qui manifestent encore, c'est pour ça que j'ai voulu venir, pour montrer qu'on se bat encore".
Sur la place Bellecour, des membres des Jeunesses nationalistes assistaient à la manifestation qui a été dispersée vers 20h30.
Une contre manifestation était organisée à quelque distance par les soutiens du mariage pour tous. A une centaine de mètres de la place Bellecour, 400 personnes, selon la préfecture, jeunes pour la plupart, s'étaient rassemblées dans le calme. Alix, 22 ans, étudiante, a confié à l'AFP avoir "honte d'être de Lyon", évoquant des agressions anti-homosexuels.
