La mise en examen et l'incarcération rapide de Farouk Bachiri témoignent d'une certitude : La justice n'attendait plus que la découverte du corps pour accuser le mari de Fatima. Le meurtre lui-même semble avoir été soigneusement préparé puisqu'une tombe avait été creusée pour la victime.
La justice n'a pas tardé à mettre en examen et incarcérer Farouk Bachiri juste après que les restes du corps de sa femme aient été découverts par hasard, dimanche, par des randonneurs dans les bois de Chambles (Loire).
Juste après la disparition de la jeune femme en juillet 2010, la justice avait entendu à deux reprises le mari de Fatima et l'avait placé en garde à vue mais sans pouvoir l'inquiéter. Il aura fallu que le hasard fasse remonter à la surface les ossements de la victime, près de 3 ans plus tard, pour que la thèse de la simple disparition s'écroule et que dès lors tout se précipite. Farouk est arrêté dans les 48 heures qui suivent, mis en examen pour assassinat et écroué aussitôt à la prison de la Talaudière à Saint-Etienne. C'est dire si la justice avait acquis déjà une intime conviction quant à la culpabilité présumée de Farouk Bachiri , des indices concordants mais sans autre preuve.
La justice a donc pu oeuvrer rapidement dès qu'elle disposait des restes de la victime, avec la preuve désormais qu'elle n'avait pas disparu accidentellement. Les opérations de médecine légale ont ainsi pu établir rapidement que Fatima était morte après qu'on lui ait fracassé le crâne. Sans être plus précise, la justice évoque une plaie profonde, du front jusqu'au crâne, une vilaine blessure provoquée "par un objet contondant". L'arme du crime pourrait ressembler à une batte de base-ball. On ignore à ce stade si l'objet a déjà été retrouvé et s'il fait l'objet d'analyses.
Le site sur lequel a été retrouvé les restes de la victime livre aussi de précieux éléments sur les circonstances du crime : Le procureur André Merle avance l'hypothèse que la tombe aurait pu être soigneusement préparée. Un scénario selon lequel le meurtrier présumé aurait mûri sa décision et mis tout en place pour faire disparaître le corps en toute discrétion. Il aurait ainsi creusé la tombe bien avant d'attirer Fatima là précisément où il voulait la tuer. L'endroit est situé à 200 mètres à peine d'une route et en plein mois de juillet, la forêt était sans doute fréquentée. Il est donc probable que la tombe ait été creusée bien avant que le forfait ne soit commis, peut-être en pleine nuit pour ne pas éveiller les soupcons. Il n'aurait donc plus fallu à son meurtrier qu'attirer Fatima dans un traquenard pour l'éliminer et faire disparaître toute trace du corps sans grand risque d'être surpris. Ce scénario plausible établirait la préméditation du crime et justifierait donc la mise en examen de Farouk Bachiri pour assassinat.
