Daniel Cordier fut pendant onze mois secrétaire de Jean Moulin et témoin privilégié de l'unification compliquée des mouvements de résistance: A 92 ans, il revit cette période dans "Alias Caracalla, au coeur de la Résistance", un film en deux épisodes diffusé samedi et dimanche à 20h50 sur France 3.
Le film a été réalisé par Alain Tasma d'après "Alias Caracalla" (Gallimard, 2009), les mémoires de Daniel Cordier, auteur d'une biographie de Jean Moulin, premier président du Conseil national de la Résistance (CNR).
Le réalisateur a pris le parti de faire jouer le rôle de Daniel Cordier, de son départ pour Londres en juin 1940 à l'âge de 19 ans jusqu'à la signature de l'acte de naissance du CNR, par un jeune acteur de 17 ans Jules Sadoughi (photo ci-dessous). Celui-ci campe un Daniel Cordier encore adolescent, jeune maurrassien exalté, qui va devenir le secrétaire de Jean Moulin, un républicain convaincu.
Le film a été tourné en grande partie dans les traboules (passages dans les immeubles d'une rue à l'autre) et les rues du Vieux Lyon. Plusieurs scènes ont même été tournées dans le bouchon lyonnais où Daniel Cordier rencontra pour la première fois en août 1942 Jean Moulin avant de prendre la direction de son secrétariat et la responsabilité de la distribution des fonds aux mouvements de Résistance (ci-dessous).
Ramassages de courriers, transports d'armes et émetteurs radio, codage et décodage de télégrammes, distribution d'argent, gestion des rivalités et des susceptibilités des mouvements de résistance : le film raconte aussi la Résistance au jour le jour. Il met aussi en avant, selon le mot de Daniel Cordier, "l'obstination" de Jean Moulin à unifier tous les mouvements de résistance sous l'autorité du général de Gaulle.