Samedi 15 juin, le pape François a reçu au Vatican une délégation d'une quarantaine de sénateurs et députés venus de France, parmi eux une dizaine de parlementaires de Rhône-Alpes. La délégation était conduite par le député UMP de l'Ain, Xavier Breton.
Le Souverain Pontife rencontrait à Rome, pour la première fois ce samedi des parlementaires français. Il a invité ces élus à ne pas hésiter à "abroger" les lois si nécessaire, pour leur "apporter l'indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine". Les propos du pape faisaient clairement allusion à toutes les législations pouvant être considérées comme contraires aux principes de l'Eglise catholique, de l'avortement à l'euthanasie en passant par le mariage gay ou les nouvelles normes de bioéthique.
"Votre tâche est certes technique et juridique, consistant à proposer des lois, à les amender ou même à les abroger", a rappelé le pape. Il a aussi jugé "nécessaire" de "leur insuffler un supplément, un esprit, une âme qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment, mais qui leur apporte l'indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine".
"Le principe de laïcité qui gouverne les relations entre l'État français et les différentes confessions religieuses ne doit pas signifier en soi une hostilité à la réalité religieuse, ou une exclusion des religions du champ social et des débats qui l'animent", a poursuivi le pape dans son discours à la délégation.
Il a souligné que l'Eglise "désire apporter sa contribution spécifique sur des questions profondes qui engagent une vision plus complète de la personne et de son destin", une contribution qu'elle souhaite donner non seulement au niveau "anthropologique ou sociétal, mais aussi dans les domaines politique, économique et culturel".