Dans un jugement, en date du 5 juillet 2013, le tribunal correctionnel de Paris a ordonné la restitution, à ses trois découvreurs, de la propriété du nom de la grotte Chauvet, au détriment du syndicat mixte chargé de la création d'une réplique de la grotte destinée aux visiteurs
Le site, proche de Vallon-Pont-d'Arc (Ardèche), a été découvert en décembre 1994 par Jean-Marie Chauvet, Eliette Brunel et Christian Hilaire. Il abrite de très nombreuses peintures rupestres datées de 25.000 à 33.000 ans. Après leur découverte, les trois spéléologues avaient déposé les deux marques "Grotte Chauvet" et "Grotte Chauvet Pont d'Arc", en 1998, mais avaient omis de renouveler ce dépôt au bout de dix ans, délai prévu par l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI).
Peu après, le syndicat mixte "Espace de restitution de la grotte Chauvet" (SMERGC) avait à son tour déposé ces noms, devenant propriétaire des marques.
Le tribunal correctionnel de Paris a estimé qu'en procédant ainsi, le syndicat s'était rendu coupable de fraude et a ordonné le transfert de propriété des marques aux trois découvreurs du site. Il a également condamné le syndicat mixte à leur verser 10.000 euros en réparation du préjudice causé par les dépôts frauduleux, ainsi que 5.000 euros à M. Chauvet en réparation de l'atteinte portée à son nom.
"J'espère que cette décision permettra de réfléchir et de ramener un minimum de raison", a commenté l'avocat des découvreurs, Me Marc Sabatier.
Au-delà de cette décision, les trois découvreurs réclament le respect d'une convention signée avec l'Etat en 2000, qui prévoit de les associer au projet de valorisation du site et de création de la réplique de la grotte pour les visiteurs baptisée "espace de restitution".
Dans une autre décision, rendue fin octobre 2012, le TGI de Paris avait fixé à 100.000 euros l'indemnité que l'Etat devait verser aux découvreurs et aux anciens propriétaires du terrain pour le "mobilier" qui s'y trouvait.
A ce jour, l'indemnité n'a pas été versée.