Mauvais résultats attendus pour les chiffres du chômage de septembre

Le mois d'août avait été marqué par des statistiques faussées par un dysfonctionnement dans le transfert des données et par la radiation massive, tout aussi injustifiée, de demandeur d'emplois. Sans surprise les chiffres de septembre devraient donc être mauvais, en Rhône-Alpes comme ailleurs.

Le nombre des inscrits à Pôle emploi fin septembre, dévoilé jeudi en fin de journée, devrait être en hausse après le "bug" du mois d'août qui avait gonflé la baisse, mais le gouvernement maintient son objectif d'inverser la courbe à la fin de l'année, une question de "crédibilité".


Une "hausse augmentée" en septembre

"Les chiffres ne seront pas bons", a prévenu mercredi le ministre du Travail Michel Sapin. "Au mois d'août, il y a eu un incident statistique avec un bug SFR (...) Il a augmenté la baisse au mois d'août , il va augmenter la hausse au mois de septembre".

Les dernières statistiques avaient en effet affiché une baisse spectaculaire : 50.000 chômeurs sans aucune activité (catégorie A) de moins que le mois précédent, du jamais vu depuis 13 ans, soit 3,23 millions d'inscrits en métropole.


Une inversion de courbe : plusieurs mois d'affilée

Le gouvernement s'était gardé de tout triomphalisme, martelant que "l'inversion de la courbe, ce sont plusieurs mois d'affilée" de baisse.
Une prudence bienvenue puisque quelques jours plus tard, Pôle emploi avait révélé un dysfonctionnement technique avec son opérateur SFR qui avait amplifié les désinscriptions. Une partie des inscrits n'avaient pas été relancés par SMS pour leur "actualiser" leur situation.

Au final, la baisse était bien réelle mais moindre. A posteriori, Pôle emploi l'a évaluée entre 22.000 et 29.000.Pour autant, les chiffres de septembre seront
mis en regard de ceux annoncés il y a un mois, sans prise en compte du bug. Michel Sapin a d'ores et déjà estimé qu'il faudrait regarder "la moyenne des deux" mois.


La "crédibilité du gouvernement en jeu"

Toutefois, le ministre reste confiant sur l'inversion de la courbe d'ici à la fin de l'année. "On tiendra cet objectif", a-t-il assuré en s'appuyant sur les
"tendances". "Aujourd'hui, elles sont au ralentissement du chômage, elles seront demain à la baisse du chômage".

Pour Benoît Hamon, ministre de l'Economie sociale et solidaire, la "crédibilité" du gouvernement est en jeu. Rappelant que cet engagement de François Hollande avait suscité beaucoup de "scepticisme", il a estimé que "si dans deux mois, il n'y a pas l'inversion de la courbe du chômage, engagement du président de la République, si on n'a pas ça, alors qu'on a tout mobilisé pour cela, la crédibilité de ce gouvernement sera là fondamentalement
entamée". 

Au fil de ses déplacements, François Hollande réaffirme qu'inverser la courbe permettra au pays " de retrouver confiance et espoir". A Roanne
début octobre, il a redit que "ce n'est pas un chiffre sur un mois qui comptera : c'est la succession des baisses du nombre de chômeurs".

Les économistes préfèrent les statistiques trimestrielles

L'OFCE sceptique sur l'inversion du chômage Mais le bug du mois d'août risque de créer le soupçon sur les chiffres publiés chaque mois par Pôle emploi. Régulièrement des économistes mettent en garde contre la "volatilité" de ces données et lui préfèrent le taux trimestriel publié par
l'Insee. 

Le principal instrument du gouvernement pour faire baisser le chômage reste les contrats aidés, en attendant que la reprise de l'activité économique soit assez forte pour créer des emplois. Dans la boîte à outils figurent en bonne place les emplois d'avenir. Plus de 70.000 contrats, destinés aux jeunes peu ou pas qualifiés, ont ainsi été signés depuis novembre 2012, et l'objectif reste 100.000 en fin d'année.

Un potentiel de rebond important pour l'économie

Le gouvernement "met tellement le paquet" sur les emplois aidés qu'il "peut arriver à faire baisser pendant quelques mois le nombre de demandeurs d'emplois", selon l'économiste Eric Heyer, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Mais pour lui, "la tendance sur le moyen terme est plutôt à la hausse" du chômage. Dans un rapport publié mercredi, l'OFCE discerne toutefois un "potentiel de rebond important" pour l'économie.

La France pourrait afficher une croissance de 0,2% de son PIB cette année puis de 1,3% en 2014. Mais cette croissance est jugée "trop faible pour améliorer la situation sur le marché du travail". "Le chômage augmenterait régulièrement pour s'établir à 11,4%" fin 2014, estime l'OFCE.
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