Cécile Duflot veut "faire évoluer en profondeur l'hébergement d'urgence"

Favoriser toute l'année un accès plus rapide au logement, ouvrir des places d'hébergement indépendamment de la saison, diminuer le recours aux nuitées hôtelières: la ministre du Logement, Cécile Duflot, a affirmé jeudi sa volonté de "faire évoluer en profondeur" l'hébergement d'urgence pour SDF.

Au cours d'une conférence de presse, la ministre a réaffirmé sa volonté de  mettre fin à la gestion saisonnière du dispositif d'hébergement d'urgence, un des objectifs du plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale, lancé en janvier. Ainsi, "l'ouverture de capacités exceptionnelles de mise à l'abri" ne sera plus liée à la seule chute des températures, a-t-elle souligné, évoquant "un changement majeur" de la politique d'hébergement.
 
Même si les conditions climatiques restent un critère, la mobilisation de places se fera "en fonction des besoins et des situations exceptionnelles", qui pourront être "les conditions socio-économiques des personnes les plus démunies", des "migrations consécutives aux crises internationales", ou encore "d'éventuels sinistres ou défaillances des opérateurs", comme ce fut le cas à Clermont-Ferrand où plus de 300 familles se sont retrouvées à la rue quand l'association qui les hébergeait à connu des problèmes financiers. 
           
Les places mobilisées "devront également prendre en compte la diversité des publics à accueillir" (familles avec enfants, femmes seules, grands exclus, migrants isolés, etc.), a-t-elle ajouté. La demande d'hébergement d'urgence est malheureusement en forte hausse, a souligné Cécile Duflot, mais elle a rappelé que "pour la première fois le budget de l'hébergement d'urgence n'était pas sous doté".
           
A ce jour, 15 800 places sont "mobilisables" en France, dont près de 4 700 en Ile-de-France, et pourront être utilisées tout au long de l'année, a précisé la ministre. L'objectif est de tout faire pour éviter la mobilisation en urgence de structures non adaptées, comme les gymnases, a-t-on précisé dans son entourage. La ministre a par ailleurs adressé une demande spécifique aux préfets: "diminuer nettement les nuitées hôtelières", qui sont "très coûteuses" et ne sont "pas une solution".
 
Dans les territoires où il n'y a pas de tension forte de la demande de logements, elle préconise de recourir aux logements vacants, notamment dans le parc social, par le biais de conventions avec les bailleurs, ou dans le parc privé, via des dispositifs comme l'intermédiation locative, où des associations servent d'intermédiaires entre le propriétaire et le locataire. Plus largement, elle a insisté sur la nécessité d'actionner toute l'année les leviers permettant l'accès au logement, et pas seulement à la sortie de l'hiver, quand les personnes hébergées doivent quitter les centres d'urgence. En un an, de septembre 2012 à septembre 2013, la demande d'hébergement d'urgence a augmenté de 31%, a annoncé de son côté la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars).
 
Selon le baromètre du 115, qui rassemble les données de 38 départements (dont pour la première fois, celles du Samu social de Paris), "les écoutants du 115 n'ont répondu positivement qu'à 22% des demandes d'hébergement en septembre 2013 sur les 37 départements, et à 39 % à Paris", précise la Fnars. "L'absence de places disponibles explique 83 % des demandes qui n'ont pas donné lieu à un hébergement sur les 37 départements", ajoute la Fnars.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité