Une vaste opération de gendarmerie a été lancée tôt ce lundi matin dans 11 départements du sud de la France dans le cadre d'une enquête visant un trafic de viande de cheval. 21 personnes auraient été interpellées, de source proche de l'enquête. L'affaire risque d'éprouver à nouveau la filière.
Parmi ces 21 personnes interpellées en Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Rhône-Alpes, Auvergne et Midi-Pyrénées figurent plusieurs négociants en viande, dont l'organisateur présumé du trafic et un proche. Il y a aussi au moins trois vétérinaires ou encore un informaticien.
Les investigations menées par la section de recherches de Languedoc-Roussillon sous la conduite d'un juge de Marseille visent la commercialisation de viande de chevaux qui auraient auparavant servi à la recherche d'entreprises pharmaceutiques ou de laboratoires, ainsi que de chevaux de centres équestres qui se sont également retrouvés dans l'assiette du consommateur, a indiqué une source proche de l'enquête. Des centaines de chevaux passés par des laboratoires scientifiques ou des centres équestres auraient été vendus pour la consommation après falsification ou escamotage de leurs documents vétérinaires.
Sanofi Pasteur a indiqué ce lundi avoir collaboré à l'enquête en cours sur un nouveau trafic de viande de cheval, en assurant que les équidés servant au groupe pour fabriquer des sérums ne présentent pas de danger pour la consommation humaine. "Nous avons collaboré à l'enquête de gendarmerie", a indiqué un porte-parole de Sanofi Pasteur, division vaccins du groupe pharmaceutique Sanofi, précisant que le groupe avait été interrogé "il y a quelques temps" en qualité de témoin. "Nous prenons note de la possible fraude", a-t-il indiqué. Le laboratoire "utilise des chevaux, pas pour des tests de laboratoire, mais pour fabriquer des médicaments".
Sanofi Pasteur utilise les chevaux, selon le porte-parole, pendant environ trois ans avant de les revendre "en précisant dans le certificat de vente, pas parce qu'il y a un danger mais par mesure de précautions, que ces animaux ne doivent pas intégrer la filière alimentaire", a expliqué le porte-parole. Et "ils sont identifiés avec des puces électroniques, pour la traçabilité". Au cours des trois dernières années, Sanofi Pasteur indique avoir revendu "autour de 200 chevaux", en général à des écoles vétérinaires, à des particuliers et à des professionnels.