La 1ère journée régionale de la Recherche Clinique et des Innovations du CHU de Clermont vient de se dérouler dans la capitale auvergnate. En présence de très nombreux experts de la santé. Parmi les nouveautés présentées : le Time Lapse embryonnaire Primovision. Utilisé pour la 1ère fois en France.

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En Auvergne, comme partout en France, de plus en plus de couples doivent faire appel à l'aide médicale à la procréation pour connaître les joies de la maternité et de la paternité.

Au CHU Estaing de Clermont-Ferrand, le Centre d'assistance médicale à la procréation réalise chaque année environ 800 Fécondations in Vitro. Entre 25 et 30% de ces tentatives se soldent par une grossesse.
Autrement dit, un embryon de bonne qualité est transféré dans l'utérus. Deux, trois ou cinq jours après la fécondation. Selon la politique des équipes et l'âge de la patiente. Mais avant d'en arriver là, il faut être sûr de la qualité embryonnaire. C'est le rôle du laboratoire qui doit assurer une surveillance du développement des embryons. 


Une surveillance en continu

Depuis février dernier, le Centre de Clermont-Ferrand expérimente une nouvelle technologie connue sous le terme anglo-saxon de "Time Lapse". "Temps" et "Intervalle". Un microscope miniaturisé est installé dans l'incubateur et prend des photos à intervalle régulier du développement de l'embryon.Toutes les 5 à 10 minutes. Les images sont transmises à un logiciel de traitement d'images qui permet au biologiste de la reproduction de suivre sur son PC les événements survenant pour chaque embryon au cours du temps. Sur 5 jours maximum. 

Deux systèmes existent actuellement sur le marché. Le CHU  a retenu le système Primovision. 
Son intérêt est double : d'une part, il n'est plus nécessaire de sortir les embryons en cours de développement de leur environnement. Garantissant une stabilité optimale des conditions de culture. D'autre part, la prise d'images en continu permet de déceler une anomalie de développement. Indétectable auparavant. Elle permet donc le choix pertinent du meilleur embryon à transférer dans le cadre de la prévention des grossesses multiples.


40% de réussite

Pour l'heure, le centre de Clermont dispose de deux microscopes. Qui surveillent 82 embryons. L'idéal serait de disposer de six unités. 
Réservée aux premières tentatives de FIV, cette nouvelle technologie a déjà porté ses fruits. Sur 10 couples, 4 grossesses cliniques uniques ont été obtenues. Soit 40% de réussite. Sachant que le taux de grossesse clinique dans la population générale est estimé à 25% à chaque cycle.

Le CHU de Clermont-Ferrand à la pointe de la recherche


"Monsieur Recherche" du CHU de Clermont-Ferrand, le professeur Claude Dubray, était l'invité de notre journal jeudi soir. Il a mis en avant quelques innovations et pistes de recherche développées par le CHU.

Tout d'abord, comment se choisissent les axes de recherche. Comment est-ce qu'ils s'imposent ?
"Ce qui guide les projets de recherche, ce sont les compétences, le savoir-faire des équipes et puis les besoins de la société. Et puis, l'évolution des connaissances. Donc, tout cela se combine pour donner des priorités à tel ou tel thème.

Qui est-ce qui décide ?
C'est parfois le financeur, parce qu'il y a des appels d'offres nationaux, régionaux, internationaux auxquels répondent les équipes de recherche. Et donc, c'est en fonction de la qualité de ces réponses qu'on obtient des financements".

De recherche justement, il en a été beaucoup question le 13 décembre dernier. Parlez nous par exemple d'ARMED ?
ARMED, c'est un projet qui est financé par l'Agence du Médicament, l'ANSM, sur une compétence particulière des équipes clermontoises. Depuis des années, elles s'intéressent à étudier ce qui est libéré par les matériaux plastiques utilisés pour les perfusions (poches en plastiques, tubulures, seringues...). Tous ces matériaux ont des composés chimiques qui peuvent être relargués dans ce que l'on injecte aux malades. C'est un peu la même chose que dans l'alimentation.

C'est pour évaluer les risques potentiels pour les malades ?
C'est pour évaluer les risques. Eventuellement, certains de ces produits peuvent avoir une certaine toxicité. Surtout si les patients sont traités sur de longues périodes. Il n'y a pas d'alarme particulière aujourd'hui, mais il est bon d'étudier tout cela et de connaître cela dans le détail. Donc, c'est ce projet de recherche qui est mené par les équipes clermontoises avec la collaboration de 7 ou 8 CHU en France.

Le CHU de Clermont est devenu le centre de références au niveau national dans ce domaine ?
Absolument. Il a une compétence tout à fait particulière. C'est un travail engagé depuis plusieurs années par cette équipe. Qui sera peut-être prolongé par d'autres travaux dans le futur.

Vous mettez également en avant un support stratégique majeur : les collections biologiques du Centre de Ressources Biologiques Auvergne. En quoi sont-elles essentielles ? Et que peuvent-elles apporter aux patients ?
Les Centres de Ressources Biologiques occupent une place de plus en plus importante. Pour une raison bien simple. C'est qu'à partir d'un échantillon sanguin, aujourd'hui, on est capable de tirer toute une série d'informations. Ce qui était inenvisageable il y a une dizaine d'années...Et donc, que ce soit dans le cadre d'essais ou pour le suivi de grandes cohortes de patients, il est très important de recueillir ces échantillons et de les garder dans des conditions parfaites parce que ces échantillons sont très fragiles.

Autre nouveauté : le centre Jean Perrin et le CHU de Clermont ont été labellisés centres de phase précoce en oncologie. Qu'est-ce que cela va changer pour les malades ?
Cela montre déjà qu'à Clermont-Ferrand, il y a des équipes qui sont capables d'obtenir ce label. Nous en sommes collectivement fiers. L'objectif de ces centres phase précoce c'est d'aller le plus rapidement possible de la recherche fondamentale vers les patients. 

Est-ce que cela signifie que les patients pourront profiter de protocoles nouveaux ?
Cela permet d'accéder, dans le cadre de ces études par exemple, à de nouvelles molécules puisque certains de ces protocoles se font en partenariat avec des industriels, d'autres sont des recherches académiques.

Pour la première fois cette année à Clermont-Ferrand, des infirmières vont être associées à la recherche. On peut parler de révolution pour cette profession ?
C'est en tous cas quelque chose de nouveau. Les infirmières sont dans l'environnement des soins. Depuis cette année, on propose des projets spécifiques où les infirmières étudient leurs pratiques de soins. Ce qui est fondamentalement nouveau."

 
 

Les innovations technologiques en vitrine à Clermont-Ferand
Les nombreux experts réunis pour la première journée régionale de la Recherche Clinique et des Innovations, le 13 décembre à Clermont-Ferrand ont pu débattre des modalités d'évaluation, des étapes de la diffusion des avancées et des perspectives attendues dans différentes disciplines.
Au programme de cette journée : une dizaine d'innovations et de nouvelles organisations qui vont transformer les pratiques professionnelles et dynamiser la recherche. Gros plan sur ces nouveautés à découvrir sur le site du CHU de Clermont-Ferrand.
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