Si l'agglomération devrait rester à gauche, les élections municipales ont rebattu les cartes. La gauche a perdu plusieurs villes dans l'agglomération. Conséquence : la droite gagne du terrain. Et les conseillers communautaires "sans étiquette" font une percée remarquée au sein de la future assemblée.
Au lendemain du 2e tour des élections municipales, la gauche voit son leadership au sein de la Clermont Communauté encore un peu plus affaibli. Victime de ses divisions, elle a perdu Gerzat, au profit du DVD Jean Albisetti, qui remporte 2 sièges de conseillers communautaires, contre 1 pour le socialiste Grégory Lépée.
Une défaite qui vient s'ajouter aux communes qui ont déjà basculé lors du 1er tour. Cébazat a été remportée par l'UDI Flavien Neuvy (2 sièges), Beaumont est revenue dans le giron de l'ancien maire Alain Dumeil (UMP), soit 2 sièges supplémentaires.
A Ceyrat, également, une page se tourne. Laurent Masselot et sa liste "sans étiquette" ont pris la mairie socialiste. Mêmes scénarii à Lempdes avec Henri Gisselbrecht, à Nohanent, avec Laurent Ganet et à Romagnat, avec Laurent Brunmurol.
Des effectifs confortés par la réélection au 2e tour du maire sortant Pierre Riol, à Pérignat-lès-Sarlièves, qui emmenait une liste "apolitique". "J'ai toujours revendiqué la représentation des territoires", déclare par téléphone l'actuel vice-président de Clermont Communauté en charge de la voirie. "La communauté d'agglomération est un espace de solidarité où l'on doit trouver des consensus". Et d'interroger : "Les transports en commun, est-ce de droite, est-ce de gauche ?". Avant d'ajouter : dans une agglomération fortement ancrée à gauche, "les petites communes périphériques ont envie d'exister".
A Durtol, le 2e tour a vu l'élection de Michel Sabre qui emmenait une liste classée DVG par le Ministère de l'Intérieur, ce qui fait bondir le nouvel élu. "Sur notre liste, il y a beaucoup plus de gens qui ont des idées de droite que de gauche", déclare-t-il. Lui même se dit "centriste de droite". Mais pense éventuellement siéger dans l'assemblée communautaire parmi les "non-inscrits". "Je vais en discuter avec mes co-listiers", dit-il. "Si les projets présentent un intérêt pour la commune, on les votera, quelque soit l'étiquette", conclut Michel Sabre.
Voilà qui redessine, en tous cas, le visage de la future assemblée communautaire. Suite à la loi de décembre 2012, elle va passer de 71 à 89 élus.
En conservant la ville-préfecture à gauche, le socialiste Olivier Bianchi devrait aussi garder la main sur l'agglomération. A Clermont-Ferrand, sa liste obtient 29 sièges de conseillers communautaires, contre 8 pour celle de Jean-Pierre Brenas (UMP), et 2 pour Antoine Rechagneux (FN).
Mais d'après nos calculs, à l'échelle des 21 communes qui constituent l'agglomération, le rapport de forces a nettement changé : 46 sièges pour la gauche ( dont 3 conseillers issus de la liste Front de Gauche d'Alain Laffont, qui a fusionné au 2e tour avec celle du candidat socialiste), 27 pour la droite, 2 pour le FN et 14 pour les "sans étiquette". Une répartition dont les contours peuvent toutefois bouger, en fonction des éventuelles sensibilités politiques qui pourraient s'affirmer et des décisions à venir...
"Il est évident qu'au regard des résultats aujourd'hui, nous ne pouvons pas envisager la gouvernance de cette agglomération comme nous l'avons dirigée les années précédentes", a estimé Olivier Bianchi, ce lundi sur notre antenne. "Je pense qu'il faudra appeler à la constitution d'un groupe "non-inscrits". Par respect pour les électeurs, ceux qui se sont présentés sans étiquette doivent évidemment constituer un groupe. Et nous devons ensuite travailler à trouver une majorité". Le futur maire de Clermont, s'il est élu à la présidence de l'agglomération, n'exclut pas l'idée d'accorder des vice-présidences à l'opposition républicaine. "Je pense que nous devons monter un exécutif qui donnera de la place à l'ensemble des sensibilités politiques représentées au sein du conseil, mais à une condition (...), c'est qu'il y ait un vote des budgets".
Affaire à suivre...
Le nouveau Conseil de Clermont Communauté devrait se réunir le 18 avril, pour élire le président qui succédera à Serge Godard à la tête de l'agglomération.