Crash au Mali : les familles des victimes veulent "des certitudes" selon Gilles-Jean Portejoie

L'avocat clermontois représente, avec un confrère québecois, cinq parents de dix des victimes du crash du vol AH5017 d'Air Algérie. Alors qu'il apparaît ce jeudi que l'avion ne s'est pas désintégré en vol, les familles demandent à la justice de répondre à un certain nombre de leurs interrogations.

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Les enregistrements sonores du cockpit se révèlent "inexploitables pour le moment" a annoncé ce jeudi le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), chargé d'élucider les circonstances du crash du 24 juillet au Mali. Seule certitude : l’avion qui devait relier Ouagadougou à Alger "ne s'est pas désintégré en plusieurs morceaux en vol" a expliqué Rémi Jouty, directeur du BEA, lors d'une conférence de presse au Bourget (Seine-Saint-Denis).

Ces informations ne permettent pas de répondre aux nombreuses questions des familles de 10 victimes que défendent Gilles-Jean Portejoie et Gérard Samet, respectivement avocats au barreau de Clermont-Ferrand et du Québec (Canada). Tous deux ont saisi conjointement les magistrats instructeurs parisiens en charge du dossier, leur demandant notamment de "regarder de très près les conditions dans lesquelles l’avion a décollé", précise Maître Portejoie. "Nous leur avons demandé également de se faire communiquer le livret d’entretien de cet avion car nous avons un certain nombre de suspicions", ajoute-t-il.

Est-ce que l'on n’aurait pas pu, est-ce que l'on n’aurait pas dû retarder le départ de l’avion ?" (Gilles-Jean Portejoie)

Des questions sur l’appareil et son équipage

Dans un communiqué, les avocats réclament aussi l'audition du contrôleur ayant autorisé le décollage, des représentants de la compagnie aérienne et de "toutes les personnes susceptibles d'apporter un éclairage pertinent sur les circonstances de la catastrophe et les éventuelles responsabilités des différents intervenants". Par ailleurs, ils veulent savoir si l'appareil (un Boeing McDonnell Douglas MD 83) était adapté aux "conditions spécifiques de la saison des pluies" au Sahara.
 
L'une de leurs préoccupations est enfin d'en apprendre plus sur l'équipage présent à bord du vol AH5017. "Est-ce qu’il était expérimenté ? Est-ce qu’il était aguerri ? Est-ce qu’il était capable de surmonter les difficultés qui sont des difficultés naturelles dans ce coin du monde en cette période de l’année ?", questionne l'avocat clermontois. Et de conclure : "Nous ne voulons pas nous contenter de bruits qui courent, d’informations qui sont dispensées comme ça… Nous voulons des certitudes !"

Intervenant : Me Gilles-Jean Portejoie, avocat.


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