Le 11 août, un agriculteur de Mazaye, dans le Puy-de-Dôme, percutait volontairement plusieurs véhicules de gendarmerie, venus pour l'interpeller dans le cadre d'une affaire de violence conjugale. Ce lundi, l'agriculteur a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention.
Une semaine jour pour jour après avoir percuté trois véhicules de gendarmerie - à l'aide d'un engin agricole muni d'un bras téléscopique -et avoir blessé deux gendarmes, l'agriculteur quinquagénaire a été présenté ce lundi 18 août au juge des libertés et de la détention à Clermont-Ferrand.
Le juge a confirmé que Roland B. resterait en prison en attendant son procès. Une des raisons invoquées par le magistrat : "le risque de trouble à l'ordre public". Il faut dire que ce fait-divers, au caractère très exceptionnel, a suscité beaucoup d'émotion à Mazaye et ses alentours. Autre raison : "le risque de réitération de l'effraction".
Contactée ce midi par téléphone, Maître Valérie de Valmont, avocate de l'agriculteur, n'est pas d'accord avec cette décision du juge. Selon elle, le risque de "réitération de l'effraction" est très limité voire nul. Elle nous affirme que son client est "quelqu'un d'intelligent" qui a "pris du recul par rapport à ce qu'il a fait. Il regrette infiniment. C'est un geste incontrôlé, il n'a jamais eu l'intention de tuer qui que ce soit".
Rappelons que l'homme est mis en examen pour tentative d'homicide sur les forces de l'ordre, et dégradations graves. Il risque jusqu'à 30 ans de prison.
Pour éviter le placement en détention de son client, Maître de Valmont avait demandé un simple contrôle judiciaire. Son dossier contenait par ailleurs de nombreuses attestations de soutiens à l'agriculteur, et différentes possibilités d'hébergement familial. Mais le juge n'en a pas décidé ainsi.
Maître de Valmont rajoute que son client n'était pas connu par les services de la justice. Elle affirme par ailleurs que cet homme, très connu à Mazaye et ses environs, est connu pour être non-violent. Selon elle, ce qu'il s'est passé le 11 août dernier est le résultat d'un burn-out, causé entre par le stress, la fatigue et une dépression. Selon elle, le placement en détention provisoire de l'agriculteur pourrait avoir des conséquences graves sur son exploitation, qui compte environ 200 animaux.
L'agriculteur et son avocate pourraient faire appel très prochainement de cette décision.