Le procès d'une escroquerie immobilière de grande envergure a débuté ce mardi au tribunal de grande instance de Cusset (Allier). Après dix ans de procédure, la centaine de victimes de l'affaire dite des "Hauts du Cordat", à Laprugne, vont enfin pouvoir faire entendre leur colère et leur désarroi.
Toutes ces personnes venues de toute la France avaient un rêve… Se constituer un patrimoine en achetant un appartement dans une résidence de vacances dans la montagne bourbonnaise. Elles ont vite déchanté et continuent de rembourser aujourd'hui encore des crédits pour des appartements qu'elles n'ont jamais pu occuper ! Grâce à internet et aux forums, les copropriétaires ont réussi à se constituer en association. Patricia Marchand, présidente de l'association "Les Hauts du Cordat" explique par exemple : "On est allé chercher le permis de construire à Laprugne à la mairie. On a pu voir qu'il n'y avait pas de permis de construire conforme pour la vente de ces lots."
Les éléments recueillis par les victimes sont fournis à leurs avocats. Même si le promoteur du projet immobilier est depuis décédé, ces pièces permettent aujourd'hui d'étayer une solide accusation pour demander réparation. "On demande dans un premier temps que soit reconnue la nullité de la vente ; ensuite que soit reconnue la carence, voir l'incurie, des professionnels qui aurait du protéger les acquéreurs : principalement le notaire et les banques prêteuses de deniers", précise Maître Christophe Gerbet, un des avocats des plaignants. Les avocats du notaire et des banques ne souhaitent pour l'instant pas communiquer.
Le procès progressant vite, les plaidoiries des différentes parties devraient s'achever jeudi soir. Le jugement a lui été mis en délibéré au 20 décembre prochain.