Vendue en juillet dernier à une association de sauvegarde du patrimoine, la maison natale d’Albert Londres pourrait devenir, d’ici deux ans, un lieu de promotion du journalisme et du grand reportage. Reste à lancer les travaux de restauration du bâtiment...
Après plus de 20 ans de litige et de mobilisation de diverses associations, la maison qui a vu naître en 1884 le plus célèbre des journalistes français pourrait enfin rouvrir ses portes. L’association "Regarder Agir pour Vichy", qui a acquis le bâtiment aux enchères pour la somme 54 000 euros en juillet dernier, souhaite "faire découvrir Albert Londres".
Marie de Colombel, la présidente de l’association, voudrait que le grand public puisse "mieux connaître toutes les valeurs" qu’a défendu ce personnage "exceptionnel". "Souvent on ne connaît que le nom d’Albert Londres, que le mythe, mais on ne connaît pas le personnage" regrette-t-elle.
Une maison des grands reporters
Des journalistes de renom, comme Philippe Alfonsi, rêvent également de transformer cette maison en "un lieu où les grands reporters pourront rencontrer des aînés, ou des gens de leur âge, qui auront déjà été sur le terrain et qui pourront les renseigner sur ce qu’il s’y passe". Il s’agirait de leur donner des clés pour comprendre le contexte historique, économique ou géopolitique de tel ou tel pays.Mais avant d’en arriver là, il faudra restaurer un bâtiment que le temps n’a pas épargné. Particuliers, collectivités et mécènes seront mis à contribution pour financer des travaux dont le coût est estimé à 3 millions d’euros environ. L’objectif est d’achever le chantier avant le 16 mai 2016, pour le 84e anniversaire de la mort d’Albert Londres
Qui est Albert Londres ?
Né le 1er novembre 1884 à Vichy, il était le fils de Jean-Marie Londres, chaudronnier d'origine gasconne, et de Florimonde Baratier, issue d'une famille bourbonnaise. Il est mort le 16 mai 1932 dans l'océan Indien.Ecrivain et figure de référence du journalisme, il avait pour maxime : "Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie."
Depuis 1933, le prix Albert-Londres récompense les meilleurs journalistes francophones.
