Procès "Global Cash": Michel Neyret attendu à la barre

L'ex-policier Michel Neyret, mis en examen dans une affaire de corruption, témoignera ce vendredi 19 septembre à 14H00 à la barre de la cour d'assises du Rhône du rôle de son ex-service, l'antigang, dans le braquage d'un bureau de change en 2010.

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Cité à comparaître comme témoin par l'un des avocats de la défense, l'ancien n°2 de la PJ lyonnaise va devoir s'expliquer sur les filatures exercées en août et septembre 2010 par la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) ciblant les auteurs du spectaculaire braquage du bureau de change, Global Cash, en plein centre-ville de Lyon.

Sous contrôle judiciaire depuis mai 2012, Michel Neyret a l'interdiction de se rendre dans le département du Rhône et de rencontrer Me David Metaxas, le maître d'oeuvre de sa citation à comparaître et... mis en examen dans le même dossier. Il se rendra exceptionnellement à Lyon vendredi sur convocation
judiciaire.

Pour mémoire, six jeunes hommes originaires de la banlieue lyonnaise sont renvoyés depuis lundi, devant la cour d'assises du Rhône pour leur participation à ce vol à main armée commis le 24 septembre 2010 en début d'après-midi. Cinq d'entre eux ont reconnu leur implication à des degrés divers. Le sixième, sur lequel plane les charges les plus lourdes, clame son innocence.
Les avocats de la défense reprochent à la BRI d'avoir laissé les malfrats commettre le braquage afin de les interpeller en flagrant délit. Conseil de l'un des accusés, Me Jean-Félix Luciani fait valoir que les faits "d'association de malfaiteurs" passibles de 10 ans de prison étaient largement constitués à l'issue des filatures et qu'il eût été "préférable" d'interpeller les suspects avant le braquage.
Ce vol à main armé a en effet considérablement augmenté la peine encourue par les accusés qui risquent 30 ans de prison, voire la perpétuité pour ceux ayant agi en état de récidive légale.

Police contestée
Toujours selon la défense, les policiers ont préféré réaliser "la belle affaire" en laissant se dérouler le braquage au mépris de la sécurité des badauds et des automobilistes qui ont croisé la route des malfaiteurs. Un homme avait été pris en otage et un étudiant avait reçu une balle tirée par une kalachnikov lors de la fuite des braqueurs.
Cette hypothèse est battue en brèche par la police et l'accusation.
A la barre, le commandant de la brigade de répression du banditisme (BRB) en charge de l'enquête a évoqué "la surprise totale" dans les rangs policiers à l'annonce du braquage de Global Cash.
"Les collègues de la BRI n'ont jamais vu les individus rôder ou faire des repérages" autour du bureau de change où quelque 240.000 euros ont été déclarés volés, dit le commandant Gilles Maisonnette.

Pourtant dès le 20 septembre, la pression monte. Les surveillances deviennent quotidiennes. Et le 24, c'est toute la BRI qui est sur le pont dès 04 heures du matin. Alors que savait vraiment l'antigang? Quelles étaient ses véritables intentions ?

L'ancien patron du service, Michel Neyret, devra répondre à ces questions que la défense juge centrales. Ses méthodes à l'ancienne longtemps célébrées ont été contestées puis décriées depuis sa terrible chute et sa mise en examen pour corruption, trafic d'influence, association de malfaiteurs ou encore trafic de stupéfiants et huit mois de détention provisoire.
En pointe dans les critiques contre les méthodes policières, Me David Metaxas semble attendre l'audition de M. Neyret, son "meilleur ennemi" comme il l'a décrit dans un livre, avec gourmandise.
L'ex-n°2 de la PJ devrait cependant répéter ce que son ex-adjoint à la BRI, Lionel Vançon a déclaré à la cour mardi matin: le dispositif policier n'était pas prêt et une confrontation avec les malfaiteurs armés aurait été "trop dangereuse" pour tout le monde. Soutien indéfectible du ministère public aux policiers, l'avocat général Philippe Renzi balaie d'une saillie ironique un débat qui n'est selon lui qu'une manoeuvre dilatoire de la défense: "Ce n'est pas encore les voyous qui vont décider de leur interpellation".

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