L'édition 2014 de la Biennale de la danse aura attiré 100.600 spectateurs et vu sa fréquentation augmenter dans l'espace public. Une "très belle réussite" pour la direction artistique, qui ne dissimule plus pourtant sa difficulté à boucler le budget malgré des économies drastiques.
C'est, avec la Fête des lumières, l'un des événements populaires majeurs à Lyon. La Biennale de la danse aura cette année encore réussi le tour de force d'attirer 100.000 personnes tant dans les salles que dans les rues, lors du défilé... Un taux de fréquentation des événements qui s'élève à 93%, nouveau record (92% en 2012 ).
Dominique Hervieu, sa directrice artistique, y voit "une très belle réussite", pondérée néanmoins par de grosses inquiétudes financières pour la suite, ce qui lui fait dire : "il y aura moins de créations en 2016". Mais d'abord les motifs de satisfaction : Un élargissement des publics, la multiplication des résidences d'artistes dans toute la région, une ambiance festivalière qui s'intensifie un peu partout et "un appétit intense" pour la danse, autant de raisons d'espérer .
Maintenant, monter cette nouvelle édition malgré des subventions publiques figées depuis 2005 n'a manifestement pas été facile. D. Hervieu explique ainsi que d'importantes économies (150.000 euros) ont dû être réalisées sur les frais de transport et d'hébergement des artistes pour sauvegarder la création d'oeuvres nouvelles. Des sacrifices consentis par tous mais qui vont bien finir par trouver leurs limites : "Jusqu'à quel point on pourra aller, je ne sais pas" lâche D. Hervieu en conférence de presse. La production artistique de la Biennale 2016 devrait donc être, en conséquence, revue à la baisse.
D. Hervieu refuse pourtant de revenir sur ses ambitions et d'accepter l'idée d'un quelconque déclin programmé. Car il y a "une forte potentialité pour la danse à Lyon qui, dit-elle, correspond à mon goût de la fantaisie". La construction d'une nouvelle maison de la danse à Confluence constitue pour elle l'autre vrai challenge.
La maison de la danse est pleine comme un oeuf .On refuse du monde.C 'est donc soit la sclérose ,soit le développement .
D. Hervieu parle de sa frustration dans une structure viellissante qui n'offrirait plus aujourd'hui les conditions d'un développement de la danse à Lyon. Besoin affirmé d'une nouvelle maison qui pourrait faire grandir de nouveaux talents, accueillir les prochaines générations, en un mot, favoriser la diffusion de la danse.
Cet art est en train de s'épanouir , ne lui coupons pas les ailes "
Dans la salle, surgit une question inattendue : Mourad Merzouki, le chorégraphe attitré du défilé de la Biennale a déclaré que le prochain défilé de la Biennale pourrait avoir lieu dans un stade. D.Hervieu répond du tac au tac : "Mourad a confondu son propre essoufflement avec celui du défilé (...). Le concept du défilé, c'est la célébration des pratiques amateurs et la gratuité. Le stade, c'est 40.000 spectateurs. Il manquerait 260.000 places". Attachement donc réaffirmé à la gratuité de l'événement, au spectacle de rue et à la ferveur populaire qui l'entoure.