C'est un peu comme la paie, une nécessité mensuelle pour la rédaction de France 3 Alpes. Chaque mois, un journaliste se frotte à un sport. Attention les yeux, cette fois c'est du grand spectacle: le roller derby!!! Françoise, t'es prête?
L'expérience est tellement originale, inattendue, qu'on ne sait pas par quoi commencer? Parlons de Françoise Guais d'abord. La spécialiste "Montagne" de France 3 Alpes a tout tenté pour savoir à quelle sauce on allait la manger. Quels vêtements dois-je mettre? Faut que je m'entraîne? A force de poser des questions et de mener l'enquête, elle a sûrement eu des indices (lire son interview ci-dessous). Mais elle était loin d'imaginer l'ambiance, les difficultés d'une discipline peu connue.
Le roller derby est un sport étonnant. Comme son nom l'indique, tout commence en patins à roulettes, sur une piste ovale. Jusque-là, on pense y arriver. Mais le but du jeu est de dépasser ses adversaires sans se faire pousser. Et quand on dit 'pousser', on devrait plutôt dire 'jeter au sol', car pour faire sortir quelqu'un de la piste, tous les coups sont permis! C'est un sport américain, essentiellement féminin, et même très féminin dans le décorum.
Les filles des Cannibal Marmots de Grenoble sont des folles furieuses, c'est ce qui fait le show! Avis aux amatrices de sport de contact, elles recrutent. Fais pas ta chochotte, fonce!
Le test par Maxime Quemener, Jordan Guéant et Philippe Muhet
La 'testeuse' raconte
J'ai appris officiellement le nom de la discipline deux heures avant le tournage, certaines fuites m'ont permis de deviner qu'il pourrait s'agir du roller derby. A vrai dire, je mourrais d'impatience de savoir à quoi j'allais être confrontée.
Ce sport t'a-t-il surpris?
Oui, pour moi le roller était synonyme de longues balades en extérieur, donc voir des filles tourner en rond dans un gymnase, ça m'a bien surpris. Les voir se bousculer avec tant de force aussi.
T'as l'air d'avoir un bon niveau en roller, c'est un des bienfaits du ski de fond que tu affectionnes?
Je n'ai pas un bon niveau, je n'ai pas pratiqué depuis au moins 20 ans. Mais le geste technique est assez proche du pas du patineur, une discipline de ski de fond que je pratique avec passion. Cela dit, j'étais morte de peur à l'idée de tomber sans une bonne couche de neige pour amortir le choc!
Y a un côté "violent" quand même avec des contacts des adversaires pas faciles à gérer?
Oui, c'est très violent, mais les filles ont été sympas avec moi, juste des petites bousculades. Leur bon niveau technique leur permet de se concentrer sur les combats qui sont à la fois courts, rapides et agressifs. Mais, malgré l'équipement (protection pour les genoux, les coudes, les poignets et casque), elles se font mal parfois. D'ailleurs, en début d'apprentissage, il faut apprendre à bien tomber: sur les genous, jamais en arrière.
Y a aussi un côté fun, non? C'est un spectacle le roller derby?
Le côté fun, c'est le côté féminin. Lors des matchs, les filles se font sexy, maquillage, bas résilles, etc. On peut d'ailleurs voir un paradoxe entre la violence de la discipline et la coquetterie des joueuses, mais cette discipline est née aux Etats-Unis en plein mouvement féministe. Le message était: nous, les nanas, on peut être violentes si on veut. Je comprends mieux cette discipline depuis que je connais sa genèse, même si aujourd'hui l'aspect féministe a disparu.
Ton nom de guerrière t'a plu?
Ça c'était le piège. Au moment où j'ai appris le nom du test, on m'a demandé un surnom. On ne se refait pas, j'ai choisi Skadi, la déesse de la montagne et du ski dans la mythologie nordique, un clin d'œil à mon amour pour les grands espaces enneigés.
A refaire?
Avec les mêmes équipières, toutes charmantes et sympas, je signe sans hésiter. Mais en extérieur et sans combat!