Le père d'Assia, la fillette de l'Ain enlevée par son père alors qu'il partait faire le Jihad,a été arrêté mardi soir à Roissy à son retour en France et placé en garde à vue. La maman, partie elle-même récupérer l'enfant en Turquie, avait été rapatriée par le ministère de l'intérieur.
Le jihadiste présumé qui avait enlevé en 2013 sa fille de 18 mois pour partir en Syrie a été placé mardi en garde à vue à son arrivée en France, après avoir été expulsé de Turquie. La petite Assia avait été récupérée en Turquie début septembre par sa mère, Mériam Rhaiem, qui se battait depuis octobre 2013 pour la retrouver.
Arrêté par les autorités turques fin août, son père, âgé de 26 ans, a été expulsé mardi et placé dans un vol à destination de la France. Il a été interpellé peu après 18h00, à son arrivée à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle par les agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
L'homme, dont l'ex-épouse avait affirmé qu'il s'était radicalisé "sur internet", a été placé en garde à vue dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en avril à Paris pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Il est également visé par une instruction ouverte à Bourg-en-Bresse, dans l'Ain, le département où réside Mme Rhaiem qui avait porté plainte pour "soustraction de mineur" et "établissement de faux documents administratifs".
"Ce monsieur reste légitimement le papa de l'enfant, mais il faudra qu'il explique à la justice de son pays les raisons qui l'ont amené à emporter sa fillette sur une zone de guerre", a déclaré mardi soir à l'AFP l'avocat de Meriam Rhaiem, Me Gabriel Versini-Bullara.
La mère et l'enfant étaient arrivées le 3 septembre de Turquie sur la base aérienne de Villacoublay (Yvelines), où elles avaient été accueillies par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Ce dernier avait accusé le père de l'enfant de l'avoir emmené "sur le théâtre des opérations jihadistes en Syrie", en estimant que la fillette avait été "tous les jours menacée".