Du 2 au 20 novembre, Clermont-Ferrand accueille la 16e édition du festival des Musiques Démesurées. Plusieurs concerts seront proposés dans différents lieux de l'agglomération. Le premier, "La petite fabrique du silence" propose une musique parfois déconcertante mais non dénuée d’humour.
Parfois les marimbas se mettent à jouer sans l'aide du percussionniste. Parfois les notes peuvent lui échapper. Créée spécialement pour le festival, « La petite fabrique du silence » demande à Gilles Dumoulin quelques talents de comédien en plus de ceux du musicien. « Il y a une dimension scénique qu’on travaille, qu’on prend en charge et qui n’est pas le même rôle qu’un comédien, qu’un acteur … Notre corps participe vraiment à ce qu’on envoie à l’auditeur, au spectateur. »
« Comment écrire ça sur une partition ? »
Le compositeur libanais Zad Moutalka demande en fait beaucoup plus que des notes de musiques à ces interprètes : qu'ils chantent ou qu'ils jouent du hautbois, leur interprétation dépasse les sonorités couramment associés à ces instruments. Les sons produits sont parfois déconcertants, et pas toujours prévus par le langage musical traditionnel. « Comment écrire ça sur une partition ? » s’interroge-t-il tout haut. « Parfois ce sont des petits dessins, des petites choses … Ça peut être intéressant : comment trouver un signe qui peut correspondre à un son ? »Puisqu’il est difficile de donner ces indications, le compositeur préfère expliquer ses attentes de vive voix, d’où de nombreuses discussions avec les interprètes. « Il y a beaucoup de choses qui passent par l’oralité. Sur la partition, y’a plein de notes et d’annotations mais y’a énormément de choses qu’on ne peut pas écrire. Personnellement, j’ai besoin de passer par le contact de la parole et de l’imaginaire qu’on ne peut pas mettre dans une partition. »
C'est pour cela que dans ce festival, on qualifie ces musiques de démesurées : ce sont des musiques qu'on écrit dans la mesure... du possible.