Martine Durin, agricultrice et secrétaire générale de la FNSEA pour le département de l'Allier était l'invité de Nordine Mohamedi dans l'édition du 12/13 ce mercredi 5 novembre. Elle est revenue sur la principale raison de la colère des agriculteurs de son département : les zones vulnérables.
NM : Que sont ces zones vulnérables qui vous inquiètent tant ?MD : Les zones vulnérables ont été déterminées en fonction d'un taux de nitrates que l'on retrouve dans l'eau et qui est déterminé en milligramme par litre. Le département de l'Allier comptait déjà des zones vulnérables mais depuis cette année en 2014, on se retrouve avec 130 communes en plus dans ce périmètre suite à des relevés faits sur les nappes d'eau. Ce qui a soulevé des incompréhensions de notre part ce sont des zones emblématiques de notre département comme la montagne Bourbonnaise ou les monts de la Madeleine où tout est en bois ou prairies naturelles et où les taux que l'on retrouve de nitrates dans l'eau sont de 18 mg/l. Or la France vient de décider que toute commune qui avait un taux supérieur à 18 mg/l faisait partie des zones vulnérables. On peut se poser quelques questions pour ce secteur là sachant que toutes les eaux de la montagne Bourbonnaise et des monts de la Madeleine alimentent le bassin de Vichy réputé pour ses thermes et ses eaux minérales ...
Autre zone emblématique : la forêt de Tronçais avec l'étang de Pirot où on a trouvé une concentration de nitrates à 19.3 mg/l alors que cette zone aussi n'est faite que de forêt et de prairies naturelles.
NM : Qu'est ce que vous redoutez ?
MD : En 2012, 17 communes avaient été retirées du périmètre "zone vulnérable" suite au grand travail qui avait été fait avec les techniciens de la chambre d'agriculture et les agriculteurs. Aujourd'hui, ces 17 communes se retrouvent dans ces zones, donc nous en tant qu'agriculteurs, on ne sait plus quoi faire sur ces zones pour diminuer le taux de nitrates. On a déjà subi une mise aux normes, et suite au nouveau zonage, on va nous en imposer une autre. On trouve que cette extension des zones vulnérables est vraiment une hérésie technique, économique et politique.
Nous demandons donc de revoir absolument ce zonage auprès de Madame Ségolène Royal qui a annoncé apparemment depuis hier justement que ce zonage va être revu ainsi que d'autres choses sur les zones vulnérables qui nous embêtaient, notamment sur la manière d'épandre les fumiers sur tous les terrains en pente et le stockage des fumiers dans les champs.
