St-Etienne : Le chef d'orchestre licencié attaque en justice la nouvelle municipalité

Laurent Campellone, le chef d'orchestre démis de ses fonctions par la nouvelle municipalité UMP de Saint-Etienne va saisir la justice administrative. Il entend dénoncer les motifs "totalement grotesques" de son licenciement.   

Le chef d'orchestre Laurent Campellone a annoncé lundi qu'il allait saisir la justice administrative après son licenciement aux motifs "totalement grotesques" de la direction musicale de l'Opéra Théâtre de Saint-Etienne par son maire UMP.
"Je vais contester le fond et la forme de ce licenciement car la suspension administrative engagée voici plus de huit mois à l'encontre d'un groupe de cadres de la culture a été d'une violence inhumaine et s'apparente à une véritable rafle", a expliqué, dans un entretien à l'AFP, le chef de 42 ans.

"Depuis ma prise de fonction à la tête de l'Orchestre Symphonique Saint-Etienne Loire en 2003, les différentes municipalités de droite ou de gauche étaient très fières d'avoir un chef de portée internationale, invité dans le monde entier", a-t-il souligné. "Le fait d'avoir répondu à des invitations pour diriger des orchestres à Berlin,Sofia, au Bolchoï, constitue un des deux motifs invoqués justifiant mon licenciement pour faute grave", a expliqué celui qui a été désigné en juin "personnalité musicale française de l'année" par le Syndicat national de la critique.

"L'autre motif, tout aussi grotesque, fait état d'un soi-disant problème de management avec les musiciens de l'orchestre, qui n'a jusqu'alors jamais été pointé", a-t-il ajouté."En octobre, lors de mon entretien préalable au licenciement j'ai demandé qu'on me donne des faits précis, ce que mes interlocuteurs ont été incapables de faire" a expliqué le chef, qui déplore de "n'avoir jamais pu rencontrer" le maire Gaël Perdriau (UMP) ou son adjoint en charge de la culture "pour qu'ils s'expriment sur les vraies raisons de (son) licenciement".

Outre Laurent Campellone, la municipalité a licencié pour faute le directeur général de l'Opéra Théâtre, Vincent Bergeot et sa directrice de production Sophie Platret, tandis que le poste du secrétaire général David Camus a été supprimé.
Laurent Campellone a souffert d'avoir "du jour au lendemain été interdit de (se) rendre sur (son) lieu de travail où se trouvent encore du matériel et des partitions" lui appartenant : "On m'a empêché de rencontrer les musiciens, choristes, techniciens,le personnel administratif, ainsi que le public à qui je n'ai pas pu dire au revoir, alors que j'avais été injustement diffamé et que le devoir de réserve auquel j'étais astreint ne me permettait pas de répondre".

Enfin, il a jugé "difficilement imaginable" que l'actuel directeur par intérim de l'Opéra Théâtre, Eric Blanc de la Naulte, "licencié pour faute grave de Saint-Etienne, en 2009, puis de l'Opéra du Rhin, à Strasbourg, en 2013, puisse être recruté comme le nouveau directeur général dans les prochaines semaines".
 

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