La ville de Saint-Etienne a décidé le licenciement de quatre des principaux dirigeants de l'Opéra Théâtre municipal, évoquant de "graves dysfonctionnements" au sein de la principale institution culturelle de la ville. L'ancien maire, Maurice Vincent dénonce "une chasse aux sorcières".
La municipalité, conduite par Gaël Perdriau (UMP), confirme avoir signifié ces dernières semaines un licenciement pour faute à trois d'entre eux : la directrice de production Nathalie Platret, le directeur musical et chef d'orchestre Laurent Campellone, ainsi que le directeur général de l'Opéra Théâtre, Vincent Bergeot.
Elle ajoute qu'un quatrième licenciement se profile en direction du secrétaire général de l'Opéra Théâtre, David Camus, "dont le poste a été supprimé" en octobre. Ce dernier est sous le coup d'une exclusion de trois mois (du 21 novembre 2014 au 20 février 2015), sans traitement, une sanction que vient d'annuler dont le juge des référés du Tribunal administratif de Lyon.
La municipalité affirme que cette série de limogeages résulte d'audits et d'une enquête administrative relative à "de graves dysfonctionnements financiers et en matière de sécurité" .
Ce rebondissement intervient alors qu'en mai dernier, quatre des neuf responsables municipaux intervenant dans le domaine de la culture, suspendus fin avril, avaient été réintégrés.
La ville de Saint-Etienne avait, en octobre dernier, supprimé cinq des dix postes de cadres de l'Opéra Théâtre, qui compte 80 salariés.
Une mesure qui aura notamment pour conséquence de réaliser "une économie de fonctionnement annuelle comprise entre 320.000 et 340.000 euros", selon l'adjoint à la Culture, Marc Chassaubéné.
La direction par intérim de l'institution culturelle est actuellement assurée par Eric Blanc de la Naulte, licencié pour faute en 2009 par le maire socialiste de l'époque, Maurice Vincent.
Le sénateur Maurice Vincent a réagi et évoqué "une chasse aux sorcières à la fois ahurissante et scandaleuse" organisée par son successeur "contre des fonctionnaires impartiaux et compétents (...) comme si l'intelligence faisait désormais peur aux élus !".