Des milliers de personnes qui frappent des mains en scandant "Charlie" ou "Liberté d'expression": de 10.000 à 15.000 Lyonnais ont rendu un vibrant hommage, mercredi soir, aux victimes de l'attentat sanglant contre Charlie Hebdo.
Brandissant des pancartes proclamant "Je suis Charlie", les participants de tous âges, parfois en larmes, se sont massés place des Terreaux, où la façade et les marches de l'hôtel de Ville de Lyon étaient illuminées par des milliers de lumignons, habituellement utilisés le 8 décembre pour la fête des Lumières.
L'affluence était telle que nombre de personnes n'ont pu accéder à la place, immobilisées dans les rues adjacentes, noires de monde. Mais l'émotion restait intacte et la foule brisait le silence par des tonnerres d'applaudissements sporadiques.
Le sénateur-maire PS Gérard Collomb, accompagné du président du Club de la presse de Lyon, à l'origine du rassemblement, ont tour à tour rendu hommage aux victimes de l'attentat. "Je ne suis pas le président du Club de la presse ce soir. Aujourd'hui, je suis Charlie. Nous sommes tous Charlie", a affirmé Stéphane Rabut.
Pour Gérard Collomb, "tuer des journalistes pour les textes qu'ils avaient pu écrire, tuer des dessinateurs pour les dessins qu'ils avaient pu réaliser, assassiner un journal pour ce qu'il avait publié, il y a longtemps qu'on n'avait pas connu une telle barbarie".
Je lisais Charlie quand j'étais jeune. Wolinski, c'est le dessinateur de ma jeunesse",confiait William Ouzilou, 62 ans, venu avec son épouse. "On ne peut pas laisser la liberté de la presse, la liberté d'expression lâchement assassinée, on ne construit rien sur la barbarie."
"Je n'arrive pas à croire que Cabu soit mort, Wolinski et les autres. J'ai l'impression qu'on est en guerre et j'ai peur pour les jeunes du monde entier", dit Evelyne Serre, 58 ans, fidèle lectrice de Charlie Hebdo. "Je n'ai pas de haine en tous les cas et tout le monde doit garder beaucoup de sang froid et de solidarité", souligne-t-elle.