Pendant tout le festival à la porte de chaque salle, des dizaines de bénévoles se relaient pour assurer la bonne tenue des séances. Entre le contrôle des billets, le placement, le nettoyage des salles et la gestion des retardataires, il y a du travail. Et de la place pour le plaisir aussi.
Elle ne veut pas nous dire comment elle s'appelle. Elle n'a pas l'air très partante pour une photo non plus. Comme elle multiplie les anecdotes, on insiste. "Appelez-moi Anonyme si vous voulez !"
Anonyme est donc bénévole au festival du court-métrage. Avec un camarade, elle surveille étroitement l'entrée de la salle où se joue une séance vélo. Dedans, c'est complet : à chaque spectateur potentiel qui se présente, il faut expliquer qu'il ne pourra pas entrer. Certains tentent de négocier, en vain.
"Il y en a qui essaient de gruger, ils ont toujours une bonne raison de vouloir entrer ! Ça va de "j'ai pris du retard" à "j'ai quelqu'un qui m'attend dans la salle ..." "Hier, avant une des séances, il y a des gens qui ont fait la queue trois quarts d'heure dans le froid parce que ça débordait jusqu'à l'extérieur, et du coup, il y a un gars qui essayait de passer devant ... Certains ont du mal avec le respect !"
Quand tout le monde est entré, les choses se calment. Les retardataires sont priés d'attendre un entracte. Quelques spectateurs quittent la projection entre deux films. "Il y a toujours de quoi s'occuper. Les gens entrent, sortent, on compte les tickets pour savoir combien de personnes sont à l'intérieur. Comme on est deux par porte, on se relaie. Dans les moments très creux, on arrive même à aller voir quelques courts-métrages !"
Derrière la porte de la salle, une clameur monte, mélange d'applaudissements et de cris. "Ce sont les scolaires, ils font un bruit ! On dirait qu'ils sont dans un parc d'attraction. Ça n'est pas tout le temps comme ça, la plupart du temps, c'est plus calme. Hier, on a aussi eu une séance qui a été huée !"
La séance, justement, se termine. "Quand ils sortent, on leur demande si ça s'est bien passé. Surtout à ceux qui sourient en fait ! Ceux qui font une mine renfrognée, on ne leur pose pas la question ... "
Leslie, elle, a entendu parler du poste par un appel aux candidats dans sa classe d'études franco-allemandes. "je suis la seule à avoir répondu et je ne regrette vraiment pas ! Hier soir, j'étais à la soirée Canal, j'au pu parler avec plein de réalisateurs. C'est vraiment convivial, tout le monde se parle, tout le monde sourit ... et puis il y a les soirées des bénévoles !" Avant de conclure : "Franchement, c'est magique. C'est ça le mot : magique".